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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Projet de loi sur le logement: Duranceau refuse de dévoiler l’ensemble de ses amendements

PHOTO D'ARCHIVES, AGENCE QMI
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Gabriel Côté

2023-10-26T17:03:36Z
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Irrités par le refus obstiné de France-Élaine Duranceau de dévoiler les nombreux amendements promis pour son projet de loi sur le logement, les partis d’opposition ont mis la commission parlementaire sur pause pour dénoncer sa «mauvaise foi».

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«C’est du jamais vu au parlement!» a lancé le député libéral Monsef Derraji à sa sortie de la salle. 

«On se demande s’il y a un nouveau projet de loi, et elle refuse de dévoiler l’ensemble des nouveaux amendements», s’est indigné le député de Québec solidaire Andrés Fontecilla, à ses côtés. 

Après une seule séance, l’étude détaillée du projet de loi 31 sur le logement a été suspendue la semaine dernière, sous prétexte que la ministre devait y apporter une quantité importante de changements. Le lendemain, les partis d’opposition décriaient que 24 des 38 articles de la pièce législative devaient tout simplement être réécrits. 

La méthode Duranceau

La ministre Duranceau avait alors promis de présenter ce jeudi ces amendements qui élargissent selon elle la portée du projet de loi. Or, elle refuse de les présenter en bloc, affirmant vouloir «déposer ça de manière structurée pour que la discussion soit organisée».

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«Moi, je sais où je m’en vais. J’ai une séquence là-dedans», a-t-elle dit, après avoir soutenu que les partis d’opposition devront «porter le fardeau» de ne pas avoir protégé les personnes vulnérables si le projet de loi n’est pas adopté d’ici la fin de l’année.

Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, n’a pas mâché ses mots devant cette façon de faire. Soulignant le peu d’expérience parlementaire de Mme Duranceau, il a affirmé que les partis d’opposition ne sont pas responsables de la conduite pour le moins erratique des choses. 

«La donneuse de leçon sur l’art de la législation, on repassera. On est convoqués aujourd’hui. Qu’elle dépose ses amendements et qu’elle travaille pour le Québec plutôt que d’accuser les [partis d’]opposition!» a-t-il lâché. 

«Free for all»

De fait, la méthode de la ministre n’aura pas eu les effets escomptés. Quelques minutes seulement après le début de la commission parlementaire, les députés de l’opposition ont quitté la salle pour dénoncer l’approche de la ministre. 

«C’est le free for all», a soufflé Mme Duranceau. 

Quand les travaux ont finalement repris un peu plus tard, le président de la commission, Sébastien Schneeberger, a dit qu’il n’avait jamais vu une telle situation en commission parlementaire. 

«Tout un baptême pour moi», a ensuite repris la ministre responsable de l’Habitation, avant d’inviter ses collègues à reprendre l’étude de la pièce législative. «En bon français, on fait un reset, on avance», a-t-elle ajouté. 

Quelques instants plus tard, les partis d’opposition ont accepté d’étudier les amendements en travaillant «bloc par bloc» comme le souhaitait Mme Duranceau. Dans des échanges de messages avec l’Agence QMI, Québec solidaire et le Parti Québécois ont toutefois continué de déplorer le fait que la ministre ne dévoile pas l’ensemble de son jeu. 

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