Profs colériques dans nos écoles: «un gros sentiment d’incompétence et d’impuissance»
TVA Nouvelles
La problématique des enseignants colériques dans les écoles ont suscité de vives réactions tout au long de la semaine. D'un côté, des profs enregistrés à leur insu pendant qu’ils jettent leur fiel sur leurs élèves. De l’autre, la direction des écoles qui doivent composer avec ces cas-là.
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Une psychoéducatrice croit que les enseignants doivent moderniser leur approche face aux «gros défis» qu’offrent des enfants avec des problèmes comportementaux.
«L’approche classique dans le milieu scolaire et dans plusieurs maisons, c’est de vouloir corriger le comportement, de le changer, alors que ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, a prévenu Sarah Hamel sur les ondes de LCN, jeudi. Un enfant qui présente des comportements agressifs, des explosions de colères et des insultes à ses amis, c’est un enfant qui a besoin d’aide.
- Écoutez l'entrevue avec Me. François-David Bernier, avocat à l’émission de Yasmine Abdelfadel via QUB radio :
«Ce n’est pas en intervenant sur le comportement, donc le symptôme, que l’on va régler le problème.»
Sarah Hamel croit qu’au-delà des tempéraments potentiellement explosifs de certains enseignants, ils doivent être encadrés afin de mieux intervenir auprès des élèves. Selon elle, seulement quelques écoles ont fait un virage relationnel dans leurs tactiques.

«Les enseignants manquent beaucoup de ressources et les techniques qu’ils ont apprises dans leurs formations sont inefficaces. Donc, ils se retrouvent confrontés à un gros sentiment d’incompétence et d’impuissance.
«Ils ont l’impression d’avoir tout essayé et que ça ne fonctionne pas. Il faut qu’on change d’approche, mais on n’est pas rendu là partout dans les commissions scolaires.»
Quelles sont les conditions favorables pour qu’un enfant soit «disponible» pour l’apprentissage et écouter les consignes? Les présentes formations en continu des enseignants ne leur permettent pas d’opérer la magie en ce sens, informe la psychoéducatrice.
«Le problème c’est qu’on a des enfants dont le cerveau est dérégulé. Ils ne sont absolument pas en mesure de faire ce qu’on leur demande», se désole-t-elle.
Que proposerait Sara Hamel pour remédier à la situation?
«J’aimerais vraiment qu’on pose cette question aux enseignants. Pour que l’enseignant mette en application ces recommandations, il faut leur donner les ressources. Leur charge de travail et leur charge mentale fait qu’ils ne sont pas capables d’être en connexion avec l’élève en difficulté.»