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L'article provient de TVA Nouvelles

Enseignants agressifs: «On défend tout le monde, mais on ne défend pas l’indéfendable»

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TVA Nouvelles

2023-04-27T01:24:08Z
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Alors que les cas d’enseignants agressifs se multiplient dans la province depuis lundi, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) compte-t-elle défendre coûte que coûte ses syndiqués?

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Mercredi, l’enregistrement d’un enseignant de l’École secondaire Édouard-Montpetit située dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve a semé l’indignation, alors que le professionnel de l’éducation tenait envers ses élèves des propos orduriers.

Lundi, des enregistrements avaient révélé les pratiques éducatives préoccupantes d’une enseignante de première année primaire, nommée depuis «Madame Chantal», qu’on entend hurler sur les étudiants.

«Je n’ai pas tous les détails, mais je présume qu’il y a eu des moments avant qui nous ont amenés là. Et moi j’insiste sur les moments avant, où c’est là qu’on a besoin d’accompagnement», explique en entrevue à TVA Nouvelles Éric Gingras, président de la CSQ, qui représente 80 000 enseignants.

  • Écoutez l'entrevue avec Daniel Richer, père d'un enfant de la classe de 1er année de l'école primaire des Grands-Vents, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac à l’émission de Richard Martineau via QUB radio
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Selon lui, il est certain que les événements troublants rapportés à propos de «Mme Chantal» sont le fruit d’une escalade, et que des signes avant-coureurs auraient pu alerter ses supérieurs.

«C’est certain. Elle ne s’est pas levée un matin, puis c’est ça qui est arrivé. Et si c’était le cas, et bien on le traitera en fonction de ça. Elle ne mérite peut-être pas la peine capitale si à ce moment-là ça vient juste d’arriver. Force est de constater que dans des cas comme ça, il y a eu des moments avant où on aurait dû faire de l’accompagnement, puis on ne l’a pas fait», détaille-t-il.

Le président de la CSQ rappelle que les employés peuvent se retrouver en désaide, et qu’il est normal qu’ils aient, à l’occasion, besoin de support.

«Probablement que ces personnes-là qui agissent comme ça ont besoin d’accompagnement. Mais c’est le moment où ça aurait dû être fait, il y a eu un manque. La preuve: on a suspendu aussi la direction.

«Parce que l’ultime responsable, c’est la direction. [...] Puis là j’entends toute sorte de choses, on dit que c’est trop difficile pour la direction de l’école... Écoutez, c’est quand même sa responsabilité. Il doit intervenir», continue-t-il.

Sur l’épineuse question de la défense d’enseignants injuriant leurs étudiants, M. Gingras assure que les syndiqués sont représentés «en fonction des dossiers».

«Mme Chantal» est visée, en date du 26 avril, par 4 plaintes, dont trois pour voies de fait, et une pour intimidation.

Même si les enseignants qui sont agressifs envers leurs étudiants sont assurément «dans le besoin», et qu’ils «ont besoin d’un certain accompagnement», le syndicat s’interroge lorsqu’il examine chaque dossier.

«On défend tout le monde, mais on ne défend pas l’indéfendable. C’est ça qu’un syndicat doit faire», affirme-t-il.

«Dans ce cas-ci, lorsqu’on est rendu aussi haut, avec des termes comme ça, le syndicat doit prendre ça en considération, et peut-être pas agir comme il le ferait pour quelqu’un dont ce serait la première fois.

M. Gingras reconnait que dans le cas de «Mme Chantal», l’affaire est «difficilement défendable».

«Si le dossier, c’est vrai qu’il va dans le sens qui nous est présenté, et bien c’est clair qu’on pourra pas défendre ça: on ne défend pas l’indéfendable», martèle-t-il.

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