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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Prochaines élections: Québec solidaire imposera des candidatures féminines

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Patrick Bellerose | Bureau parlementaire

2023-02-11T20:55:04Z
2023-02-12T14:59:47Z
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Déçus par l’absence de parité parmi leurs élus, les délégués de Québec solidaire ont voté, samedi, pour imposer des candidatures féminines dans des circonscriptions «prenables» aux prochaines élections.

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Les moyens précis seront décidés plus tard, mais, déjà, le Conseil national réuni à Montréal a décidé de prendre les grands moyens en vue du scrutin de 2026.

Les délégués ont appuyé la proposition voulant «que des moyens soient développés et adoptés dans une instance nationale future pour imposer des candidatures féminines dans des circonscriptions spécifiques dans l’objectif de maximiser la possibilité d’obtenir un caucus paritaire suite aux élections générales».

C’est que la récente campagne électorale a mené à un caucus de quatre femmes et sept hommes à l’Assemblée nationale, alors que le parti avait réussi à atteindre une parité parfaite en 2018.

Les responsables de QS font valoir que le parti a mis de l’avant des candidates-vedettes dans des circonscriptions où il avait des chances de l’emporter, mais le résultat électoral en a voulu autrement.

  • Écoutez la chronique de Stéfanie Tougas, directrice aux affaires publiques et gouvernementales chez Tact au micro de Richard Martineau sur QUB radio : 
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Débat

Sur le plancher du Conseil national, plusieurs délégués ont fait valoir qu’une distorsion historique existait au Salon bleu depuis toujours. «Il n’est pas question ici d’imposer des candidatures. On parle bien d’imposer le genre», a souligné au micro Rebecca Breton, déléguée de Taschereau.

«J’aimerais dire que les résultats de la dernière élection sont inacceptables pour un parti féministe, a-t-elle poursuivi. Qu’on s’entende ou non sur ce qui les explique, ce serait se mettre la tête dans le sable de dire que c’est seulement du hasard. En tout cas, moi j’ai hâte que le hasard nous donne un caucus majoritairement féminin.»

Dans le camp des délégués opposés à la mesure, Zachary Robert, de Mille-Îles, est venu mettre les participants en garde contre cette «boîte de Pandore». Une telle mesure, s’est-il inquiété, amène une approche «du haut vers le bas» où l’exécutif national prend les décisions, plutôt que les instances locales, comme c’est actuellement le cas.

Au micro non genré, Charlie Beaudoin, de Gouin, a aussi soulevé des craintes pour les personnes non binaires. «En imposant des candidatures féminines, j’ai l’impression qu’encore une fois les personnes qui ne s’identifient pas dans la binarité du genre sont mises de côté dans ce processus-là», a-t-elle plaidé.

Un défi

En point de presse à la fin de la journée, la co-porte-parole de QS, Manon Massé, a reconnu que la mise en place d’un tel mécanisme représentait «vraiment un défi». «Les membres nous ont dit: “OK, il faut prendre à bras le corps cette réalité-là, il faut qu’on se donne le temps de trouver des moyens”. Ce n’est pas facile», reconnaît-elle.

Par exemple, dans le cadre de l’élection partielle en cours dans Saint-Henri–Sainte-Anne, les militants avaient le choix entre deux candidats, un homme et une femme. Ils ont finalement choisi Guillaume Cliche-Rivard, qui représentait le parti aux récentes élections générales.

Sous le futur mécanisme, l’exécutif national aurait pu imposer une candidature féminine. «Oui, ça met en confrontation des principes comme la démocratie et la parité», confie Mme Massé.

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