QS veut éviter de nouvelles «taxes orange»
Patrick Bellerose | Bureau parlementaire
Québec solidaire est réuni en conseil national à Montréal, samedi, afin de faire le bilan de sa campagne électorale. Au menu : simplifier ses propositions et éviter de se faire accuser à nouveau par ses adversaires d’imposer des «taxes orange».
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Gabriel Nadeau-Dubois est notamment revenu sur la proposition de taxer l’achat de véhicules énergivores, lors d’une mêlée de presse qui a précédé l’événement. « Cette proposition-là, il faut l’améliorer, notamment, elle était complexe. Ça a permis à certains de nos adversaires de nous attaquer », a commenté le co-porte-parole de QS.
Avec l’impôt sur les grandes fortunes et sur les successions de plus d’un 1 M$, cette proposition a permis à la CAQ d’accuser les solidaires de vouloir taxer encore plus les Québécois.
Un membre influent du parti, François Saillant, a résumé les choses ainsi : « quand en campagne électorale tu fais une campagne positive et tu dis ‘‘on va taxer’’, ce n’est peut-être pas la bonne chose à dire ».
Même s’il était d’accord avec la stratégie, la formation politique doit désormais se concentrer à faire rêver l’électorat lors de la prochaine campagne électorale, estime-t-il.
Gabriel Nadeau-Dubois n’exclut pas pour autant que de nouvelles taxes soient à nouveau au menu en 2026, mais elles devront être mieux expliquées. « Je pense que les gens [...] veulent que ce soit juste. Je pense qu’ils sont prêts à faire les efforts, mais ils s’attendent à ce que les plus gros pollueurs en fassent aussi », observe-t-il.
« Cette justice-là, dans la transition climatique, elle est essentielle, estime M. Nadeau-Dubois. Il faut trouver des mesures qui responsabilisent les gens qui sont les plus grands responsables des dérèglements climatiques, et ça, c’est les pétrolières, les grands pollueurs. Il faut s’assurer de lutter contre les changements climatiques de manière à ce que personne ne se sente inutilement pointé du doigt. »

Simplifier sans se perdre
Le parti de gauche tentera donc ce week-end de trouver un équilibre afin de simplifier encore davantage son message, sans perdre ses racines.
« Je pense que Québec solidaire, pour grandir, doit présenter une plateforme électorale qui est réalisable dans un mandat de quatre ans. Il faut décliner notre projet de société, qui est ambitieux, dans une proposition politique qu’on sera capable de réaliser comme éventuel gouvernement. Il faut faire ça sans trahir nos idéaux profonds », dit Gabriel Nadeau-Dubois.
Sa collègue Manon Massé abonde dans le même sens. « Je ne pense pas qu’on va faire une campagne de slogans », a-t-elle lancé vendredi soir illustrer l’équilibre à atteindre.
De son côté, le député Vincent Marissal souligne que d’autres facteurs ont nui à QS lors de la dernière campagne électorale. Le parti faisait face à la « force inusitée de la CAQ ». « Ça s’appelle une vague, dit-il. On a eu de l’eau aux genoux, au moins on ne s’est pas noyé, contrairement à d’autres partis. »
Défi en région
Après une première présentation en début de matinée, Québec solidaire poursuivait son bilan à huis clos avant la pause du midi. Les médias ont donc dû quitter sans pouvoir entendre les doléances des délégués.
QS devra aussi tenter de trouver des solutions à deux enjeux importants pour l’avenir de la formation.
Le parti devra tenter de mieux performer dans les régions, après avoir perdu au moins 1% des votes dans 45 circonscriptions rurales ou de banlieues.
La formation se retrouve également avec un caucus non paritaire, composé de quatre femmes et sept hommes. La candidature Guillaume Cliche-Rivard lors de l’élection partielle dans Saint-Henri-Sainte-Anne pourrait venir aggraver ce déséquilibre.
Les élus solidaires font toutefois valoir que le parti a mis beaucoup d’efforts pour présenter des candidatures féminines intéressantes dans des comtés prenables.
En vue de 2026, QS étudiera la possibilité d’imposer des candidatures féminines dans des circonscriptions jugées favorables.