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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Procès des ex-joueurs d’Équipe Canada junior: «C’est 5 contre 1», admet une avocate

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Photo portrait de Samuel Roberge

Samuel Roberge

2025-05-15T23:31:58Z
2025-05-15T23:49:06Z
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Le contre-interrogatoire de la victime alléguée du viol collectif, qui aurait été commis par cinq anciens joueurs de hockey d’Équipe Canada junior, met en lumière les épreuves que doivent traverser ces femmes qui dénoncent leur agresseur. 

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Me Sophie Gagnon, avocate et directrice générale chez Juripop, explique qu’il n’est pas inhabituel que les versions de l’accusé et du plaignant soient «très différentes l’une de l’autre» dans un procès d’agression sexuelle. On appelle cela un «dossier de versions contradictoires».

Or, la particularité de celui qui se déroule actuellement à London en Ontario, c’est qu’on délibère justement d’un viol collectif, soit de plusieurs accusés pour une seule plaignante.

«C’est cinq [avocats] contre une [plaignante]», fait valoir l’avocate en entrevue sur les ondes de LCN, jeudi après-midi.

Mais même dans les cas où la victime alléguée ne fait face qu’à un seul accusé, les défis qu’elle doit surmonter pour se faire entendre sont nombreux.

«La personne victime, elle, est contrainte de répéter son histoire, d'abord aux enquêteurs, ensuite au procureur, ensuite devant le juge et doit aussi subir un contre-interrogatoire excessivement ardu du fait du droit à la défense pleine et entière», affirme Me Gagnon.

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«Puis, c'est vrai que c'est très éprouvant. C'est parfois revictimisant pour les personnes qui portent plainte», ajoute-t-elle.

Et après toutes ces étapes, la victime est loin d’être assurée que l’accusé sera déclaré coupable.

«Le simple fait de croire la personne victime n'est pas suffisant pour condamner les accusés parce que la culpabilité doit vraiment être établie hors de tout doute raisonnable. Il peut arriver qu'un juge ou qu'un jury croie à la version de la plaignante, mais qu'on va aussi croire à la version de l'accusé ou encore que la version de l'accusé ou le reste de la preuve aille soulever un doute raisonnable. Dès qu'un doute raisonnable survient, l'accusé doit en bénéficier et être acquitté», informe Me Gagnon.

Ces droits qui protègent les citoyens ont été implantés dans la Charte des droits et libertés de la personne puisque, dans un contexte de matière criminelle, les individus peuvent «être passibles de la sanction la plus grave qu'on voit dans une démocratie, c'est-à-dire la prison, une privation de liberté».

Dans le cas d’un procès criminel, c’est l’État qui poursuit l’individu. Dans ce contexte-là, il y a «asymétrie» puisque l’État, avec la police, les procureurs de la couronne et les techniques d’enquête, dispose généralement «de beaucoup plus de moyens» qu’un accusé.

Ce qui n’est pas nécessairement le cas lorsque la poursuite est déposée en matière civile où un individu ou un groupe en poursuit un autre.

Voyez l'entrevue intégrale de Me Sophie Gagnon dans la vidéo ci-haut.

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