«C'est pour assurer la pérennité d'Aetios»: Fabienne Larouche sur son association avec Quebecor


Guillaume Picard
La prise de participation minoritaire de Québecor dans Aetios, la boîte de production de Fabienne Larouche et de Michel Trudeau, a causé la surprise au sein de l’industrie lors de son annonce, il y a trois semaines.
C’est Pierre Karl Péladeau qui, selon Mme Larouche, l’a contactée pour lui offrir cette association, son conglomérat étant aussi le partenaire de Productions Déferlantes et de Pixcom, deux autres acteurs clés de la production télé au Québec.
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Cet apport financier arrive à point nommé alors qu’Aetios, qui veut dire «auteur» en grec, célèbre un quart de siècle cette année.

«Cette association, c’est pour assurer la pérennité d’Aetios et aussi pour aller chercher un lien monétaire pour l’international. Si on est capables de contrer les plateformes américaines, on va essayer quelque chose. Pierre Karl Péladeau a le fait français tatoué sur le cœur et ça l’intéresse, ça, et il a les moyens. Je ne peux pas tout dire pour le moment.»
Elle enchaîne: «Il y a beaucoup de producteurs qui auraient voulu avoir cette opportunité de s’associer avec quelqu’un qui veut faire quelque chose. Ça fait trois, quatre ans qu’on est morose dans le milieu; on se plaint qu’il n’y a pas d’argent. Tout le monde veut de meilleures conditions de travail. Ou bien on essaie de s’entendre ou on met la clé dans la porte.»
Trop de séries produites au Québec?
Y a-t-il trop de séries produites dans la Belle Province, comme on l’entend parfois, notre marché étant relativement «petit» et manquant de paires d’yeux pour tout dévorer, sans compter l’argent qui se fait rare pour tout financer?
«Ce n’est pas à moi de répondre à ça, mais il y a un moment où on avait 1 M$ par épisode, et puis des directeurs de chaînes ont dit: “Ah bien, on va mettre ça à 500 000$.” Aujourd’hui, malgré ça, on fait de la qualité avec STAT, par exemple, qui est tournée comme une série, avec des directeurs photo qui font aussi de la série lourde. On est en mode cinéma, c’est juste que c’est plus sportif. Il arrive des moments, comme maintenant, où ça va moins bien pour la télé, il y a une autre façon de la regarder. À partir de ça, il faut en prendre acte. Mais la compétition, ce n’est pas entre nous, ce sont les Américains! Il faut essayer d’aller chercher les jeunes, de les divertir en français. Je ne sais pas si on va y arriver, mais sinon, après nous, c’est fini! On va s’angliciser.»
Fabienne Larouche dit ainsi souhaiter assurer la pérennité de la télévision québécoise en français, tout en exportant notre talent aux quatre coins du monde.
Il faudra suivre la prochaine étape pour sa boîte, Aetios. Et la question de la relève viendra inévitablement pour l’autrice, script-éditrice et productrice, qui est âgée de 65 ans.