Possible grève chez Postes Canada: «Les deux parties ne peuvent pas se permettre un conflit»

Dominique Plante
Un ex-syndicaliste estime que Postes Canada et le syndicat ne peuvent pas se permettre de plonger dans une grève à partir de vendredi.
• À lire aussi: Postes Canada: une grève pourrait être déclenchée dès vendredi
• À lire aussi: «Ils coupent là où ils ne devraient pas»: la fin possible de la livraison du courrier à domicile dérange des Québécois
«La situation est déjà catastrophique, même le commissaire Kaplan parlait de faillite technique», a déclaré Marc Ranger, ex-directeur québécois pour le Syndicat de la fonction publique.
Rappelons que la Commission d’enquête a conclu, vendredi dernier, que Postes Canada doit cesser la livraison à domicile pour survivre. La société de postes fait face à des pertes de plus de 3 milliards de dollars, avant impôt, depuis 2018.
Une aide financière du fédéral totalisant 1 milliard $ a été nécessaire pour simplement éviter la faillite.
«Les deux parties ne peuvent pas se permettre un conflit», a mentionné M. Ranger en entrevue à LCN, lundi.

Ce dernier pense toutefois que les chances d’obtenir une entente négociée d’ici jeudi soir sont presque nulles.
«On peut se permettre d'être pessimiste parce qu'il n'y a pas eu beaucoup de mouvements jusqu'ici, malgré plusieurs mois de négociations», a-t-il lancé.
Deuxième menace de grève en moins de six mois
Les travailleurs de Postes Canada ont déclenché une grève juste avant les Fêtes, à la fin de l’année 2024. Le ministre du Travail a dû intervenir pour y mettre fin. Marc Ranger craint ainsi que Postes Canada attendra l’intervention d’Ottawa pour «régler» le conflit.

Qui est donc responsable de cette impasse? Les deux partis, selon lui.
«Autant le syndicat qui a maintenu depuis le départ des demandes, qui étaient comme s’il n’y avait pas de situation difficile, a-t-il expliqué. Mais en même temps (...) Postes Canada s’est retiré de la médiation pour dire "je vais aller de mon côté travailler sur des propositions", ça n’a pas de sens.»
«S’il y avait un conflit à partir de jeudi, ça va faire mal et ça va faire mal longtemps, a-t-il prévenu. Chaque jour de conflits aggrave la situation à Postes Canada.»
L’ex-directeur pense que le PDG de la société de postes a aussi sa part de responsabilité dans cet enjeu.
«C’est un échec depuis plusieurs années et je pense qu'il y a une réflexion à faire pour envoyer un message pour dire que ça ne fonctionne pas», a-t-il estimé.
«Si l’on était carrément dans le privé, ça fait longtemps qu'il aurait perdu sa job», a-t-il ajouté.
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.