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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Visages de notre histoire: portrait de Herbert Samuel Berliner

En collaboration avec le MOEB – Musée des ondes Emile Berliner

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Centre des Mémoires Montréalaises

2021-08-15T05:00:00Z
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Le fils rebelle d’un grand inventeur 

Photo Herbert Samuel Berliner en 1928 © MOEB – Musée des ondes Emile Berliner
Photo Herbert Samuel Berliner en 1928 © MOEB – Musée des ondes Emile Berliner

Fils aîné de l’inventeur du gramophone, Emile Berliner, et de Cora Adler, Herbert Samuel Berliner est né le 13 septembre 1882 à la résidence d’été familiale à Cambridge, au Massachusetts. Après avoir terminé sa scolarité à la prestigieuse Bethel Military Academy, le jeune homme quitte Washington pour étudier en ingénierie mécanique à l’École supérieure de commerce et de polytechnique d’Hanovre, en Allemagne. L’étudiant développe une passion pour l’enregistrement sonore à la Deutsche Grammophon, nouvellement fondée par son père, où il travaille au côté de son oncle, Joseph Berliner. De retour aux États-Unis, il devient l’un des actionnaires et des directeurs de la compagnie familiale nouvellement implantée à Montréal depuis 1899. Déménageant en 1901 dans la métropole, il prend part à la construction de l’usine d’avant-garde de la Berliner Gram-o-phone Company, à l’intersection des rues Saint-Antoine et Lenoir, à Saint-Henri. Mais, rapidement, l’ambition d’Herbert Samuel Berliner l’amène à voler de ses propres ailes.

RÉALISATIONS 

S’émanciper et faire sa marque 

Photo Logo de la Compo Company Ltd. © MOEB – Musée des ondes Emile Berliner
Photo Logo de la Compo Company Ltd. © MOEB – Musée des ondes Emile Berliner

Dirigée par les frères Herbert et Edgar Berliner dès 1909, la Berliner Gram-o-phone Company de Montréal presse et distribue des enregistrements provenant essentiellement d’artistes américains de la Victor Talking Machine. Ingénieur de son qualifié et homme d’affaires, Herbert Samuel Berliner veut innover. Il tente d’introduire le pressage sur les deux côtés du disque ou encore de produire des artistes locaux. Ces initiatives ne sont pas bien reçues par Victor. De plus en plus brimé, Herbert Samuel Berliner considère que la dépendance de Berliner Gram-o-phone Company envers Victor ne lui permet pas de réaliser sa vision. En 1918, il achète une école sur la 18e avenue à Lachine pour y fonder la Compo Company Limited. Cette décision provoque de graves tensions avec son père et son frère Edgar. En avril 1921, Herbert Samuel Berliner quitte finalement Berliner Gram-o-phone Company avec plusieurs employés importants de l’entreprise. Cette décision difficile lui permet de se réaliser et de révolutionner l’industrie musicale canadienne.

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Héritage 

Innover pour les artistes d’ici 

Une équipe à la fine pointe chez Compo (de gauche à droite) : Herbert Samuel Berliner, président, John Bradley, responsable du matriçage (mastering) et Walter Darling, ingénieur de son et pionnier dans son domaine. La collaboration avec M. Darling permet à M. Berliner de produire le premier enregistrement synchronisé d’un film au pays.
Une équipe à la fine pointe chez Compo (de gauche à droite) : Herbert Samuel Berliner, président, John Bradley, responsable du matriçage (mastering) et Walter Darling, ingénieur de son et pionnier dans son domaine. La collaboration avec M. Darling permet à M. Berliner de produire le premier enregistrement synchronisé d’un film au pays. Photo © MOEB – Musée des ondes Emile Berliner

Passionné d’innovations, Herbert Samuel Berliner est le premier en Amérique du Nord à effectuer un enregistrement électrique avec un microphone, ce qui lui permet d’obtenir une qualité sonore alors inégalée en 1924. Si plusieurs se méfient de la radio à ses débuts, Herbert Samuel Berliner y voit un outil de promotion et de revenus. Pour améliorer le son radiophonique, il est le premier à tester des disques en plastique, plus résistants que ceux en gomme-laque, plutôt cassante. Dès 1929, il procède à des enregistrements expérimentaux sur des disques 33 1/3 tours par minute. Via Apex et Starr, la Compo Company Limited permet à des artistes d’ici, comme La Bolduc, Paul Dufaut, Willy Eckstein, Isidore Soucy, Rodolphe Plamondon, Marcel Martel et bien d’autres, de connaître la gloire. Quarante ans après son décès, Herbert Samuel Berliner est intronisé en 2006 au Panthéon des auteurs-compositeurs canadiens pour son travail d’enregistrement novateur ainsi que pour sa contribution exceptionnelle à la carrière de centaines d’artistes québécois et canadiens.

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