PME Inc.: il investit 1,5 M$ dans une nouvelle usine, malgré la perte de trois travailleurs étrangers temporaires

Gabriel Côté
Un fabricant de portes a investi 1,5 million de dollars dans une nouvelle usine à Québec même s’il va perdre plusieurs travailleurs étrangers temporaires dans la prochaine année à cause des nouvelles restrictions d’Ottawa.
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«Ça vient mettre une roche dans notre soulier», lance en entrevue le vice-président exécutif des Boiseries Raymond, François Roussin. «On pensait avoir planifié nos affaires, et maintenant, il faut qu’on replanifie.»
Pendant la pandémie, l’entreprise qui fabrique principalement des portes d’intérieur a eu du mal à recruter de la main-d’œuvre locale, et s’est donc tournée vers l’international.

Au total, elle a recruté 19 travailleurs étrangers temporaires, ce qui implique des coûts administratifs – environ 10 000$ par tête de pipe - et toutes sortes d’autres dépenses, notamment pour des cours de français.
Tout allait bien jusqu’à ce qu’Ottawa ait resserré les règles concernant les travailleurs étrangers temporaires (TET) en septembre 2024.
Auparavant, il était possible d’engager des TET pour une période de trois ans avec un permis fermé, et ces travailleurs pouvaient représenter jusqu’à 20% des effectifs totaux d’une entreprise.
La limite a été abaissée à 10%, et les travailleurs ne peuvent désormais rester qu’un an seulement.
Ces nouvelles règles font en sorte que trois d’entre eux devront partir dans la prochaine année. «Ils sont super bien intégrés, ils font partie de l’équipe, c’est dommage de les perdre», note M. Roussin.
«Puis, ce sont des gars formés comme ébénistes dans leur pays, d’excellents travailleurs. Ça va nous prendre du temps pour réussir à les remplacer», ajoute-t-il, déçu.
Nouvelle usine
Ce dur coup n’a toutefois pas empêché Boiseries Raymond d’investir 1,5 M$ dans une nouvelle usine de 25 000 pieds carrés à Québec, qui servira à desservir le marché dans la région.
«On n’a pas le choix, on est obligés d’investir. On voit qu’il y a une pénurie de logements, et il faut répondre présent pour nos clients. Si on met le pied sur le frein, on ne sera plus compétitifs dans les coûts», explique François Roussin.

Depuis 2010, l’entreprise est en croissance du fait notamment de plusieurs acquisitions dans le grand marché de Québec. Boiseries Raymond a notamment mis la main sur Portes Lano, Portes Renaissance et Portes Landrek de Trois-Rivières.
Plus tôt cette année, la compagnie a également noué un partenariat avec Escaliers Gilles Grenier, pour créer l’entreprise Escaliers Grenier-Raymond.
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