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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Plusieurs conducteurs de poids lourds et automobilistes dénoncent l’abandon des voitures dans le projet de 3e lien

Photo d'archives, DIDIER DEBUSSCHERE
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Photo portrait de Simon Baillargeon

Simon Baillargeon

2023-04-19T19:41:12Z
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De nombreux automobilistes, camionneurs et livreurs ne digèrent pas la décision de Québec d’abandonner les voitures dans son projet de troisième lien, s’estimant «trahis» par le gouvernement.  

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Martin Bilodeau, camionneur depuis 42 ans, emprunte le pont Pierre-Laporte à quelques reprises durant l’année. Il a constaté au fil des ans à quel point «il peut être jammé solide», particulièrement lors des travaux qui ont été faits sur la rive nord dans les dernières années. 

«Je pense à mes collègues qui doivent traverser le fleuve quatre fois par jour. Ça ne doit pas toujours être drôle», mentionne-t-il, ajoutant qu’il était aussi en faveur d’un transport collectif pour la population. 

M. Bilodeau souligne toutefois qu’un projet exclusivement réservé au transport en commun «va peut-être enlever un peu de trafic sur les ponts», a-t-il exprimé, alors qu’il faisait le plein de diesel, dans un poste de ravitaillement où se croisent l’autoroute 20 et la route 171. 

«Trahison»

À la pompe adjacente, Jean-Pierre Tremblay confiait se sentir «trahi» par la Coalition Avenir Québec. 

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«Ils en ont fait une promesse électorale et là ça va être juste du transport collectif. Ça ne règle pas le cas des bouchons sur le pont», a pesté l’homme qui conduit son poids lourd depuis un peu plus de 20 ans. 

Quelques kilomètres à l’est, à la halte routière de Saint-Nicolas, on faisait le même constat. Propriétaire de son camion, Gilles Caron espérait voir un troisième lien à l’est qui accepte les véhicules comme le sien. 

L’infrastructure lui aurait permis de sauver temps et argent, alors que les coûts du carburant ne cessent de monter. «J’essaie de passer [sur le pont] à des moments où il n’y aura pas de trafic. Mais on ne sait jamais. Dès qu’il y a un accident, c’est l’enfer. Et c’est pas comme si on avait beaucoup d’options.»

«Ridicule»

Pierre Genois, livreur chez NAPA Pièces d’autos, souhaite pour sa part voir un troisième lien qui accepte «autant les camions et les voitures». 

«C’est ridicule. Les ponts sont déjà loadés, je ne trouve pas ça correct», a-t-il lancé, entre deux livraisons. 

Le président de la Chambre de commerce d’industrie de Québec, Steeve Lavoie, s’est dit globalement satisfait de la nouvelle proposition, qui répond à certaines préoccupations de ses membres, notamment pour la réduction des GES, mais il s’interroge toujours quant à l’absence d’alternative pour le transport par camions. 

«Ça reste quand même un besoin pour la Ville de Québec au niveau économique. On pense à nos hôpitaux et nos épiceries. Demain matin, si la marchandise ne passe plus sur le pont Pierre-Laporte parce qu’il y a un bris ou autre chose, il faut passer par Trois-Rivières. C’est quand même un enjeu majeur. On va attendre de voir la mouture finale [jeudi] puis on va prendre le temps de l’étudier.»  

Se faire «entuber»

Sur les réseaux sociaux, plusieurs partisans d’un troisième lien ont fait connaître leur mécontentement, dénonçant «un autre projet inutile» puisque «personne n’ira à Lévis en transport en commun». 

De nombreux automobilistes de la région se sont déchaînés contre la décision de réserver le tunnel exclusivement au transport collectif, alors que le gouvernement avait fait une promesse électorale. 

«On s’est fait entuber», a réagi un internaute, en faisant référence à la nouvelle version du projet qui ne comprendra qu’un tube. 

Du côté de l’Association du camionnage du Québec, on préfère attendre l’annonce officielle de Québec avant de commenter. 

–Avec la collaboration de Jean-Luc Lavallée

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