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L'article provient de Le Journal de Québec
Transports

3e lien: le gouvernement Legault abandonne les voitures et mise sur le transport collectif

Photo d'archives, AGENCE QMI
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Marc-André Gagnon et Rémi Nadeau

2023-04-18T21:11:18Z
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La CAQ abandonne sa promesse d’un tunnel autoroutier entre Québec et Lévis. Le 3e lien sera finalement entièrement réservé au transport collectif, a appris notre Bureau parlementaire.

• À lire aussi: Transport collectif: selon un collectif citoyen, Lévis prend du retard en attendant un hypothétique 3e lien

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C’est ce qu’annoncera la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, jeudi après-midi.

Cette décision politique a été prise à la lumière des plus récentes données de circulation, qui comme mentionné pendant la campagne électorale, ont dû être actualisées afin de tenir compte des effets de la pandémie et du télétravail sur les habitudes de déplacements.

Les constats au terme de cette analyse sont clairs : les temps de parcours entre Québec et Lévis ont diminué à un point tel où le besoin de construire un tunnel autoroutier n’est plus justifié, a confié une source bien au fait du dossier.

« Le besoin n’est pas démontré », a-t-elle résumé. L’achalandage sur les deux ponts actuels, qui a baissé de 13 %, n’est toujours pas revenu au niveau prépandémique.

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Le gouvernement a donc pris la décision d’éliminer complètement les véhicules de son projet de tunnel, pour laisser toute la place au transport en commun, possiblement au tramway, mais le mode (autobus, tramway, etc.) reste à préciser.

Pourtant, la CAQ a été élue à deux reprises en s’engageant à réaliser un 3e lien avec des véhicules.

Le député caquiste Éric Caire avait mis son siège en jeu pour une première pelletée de terre avant l’élection de 2022.

« C’est un projet pour lequel je suis prêt à me battre jusqu’à ma dernière goutte de sang », avait-il affirmé en juin dernier.

En campagne électorale à Lévis, l’actuel ministre Bernard Drainville avait affirmé que l’attente était « infernale » sur les ponts.

Le tracé reste à préciser

Avec un seul tube pour le transport collectif, le tracé – toujours de centre-ville à centre-ville – sera forcément plus court, puisque le tunnel n’aurait plus nécessairement besoin de sortir de terre, du moins si c’est un mode de transport sur rail qui l’emprunte.

Le tracé reste lui aussi à être défini. Différents scénarios seront considérés, ce qui signifie un énième retour aux tables à dessin.

  • Écoutez la rencontre Yasmine Abdelfadel et Marc-André Leclerc où ils discutent du 3e lien via QUB radio :

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Un tel projet aurait aussi l’avantage d’être admissible à du financement fédéral, ce qui n’était pas le cas pour un projet autoroutier.

Outre l’inflation qui, selon nos informations, menaçait de faire grimper les coûts du projet jusqu’à 10 milliards $, de nouveaux rapports publiés récemment concernant la pollution de l’air dans la Basse-Ville de Québec ont aussi dû peser dans la balance.

Il n’a pas été possible de confirmer le coût estimé de cette nouvelle mouture.

Plusieurs changements

Jusqu’à tout récemment, le bureau de projet du 3e lien tablait toujours sur un scénario proposant deux tubes, soit un pour le transport collectif et un autre pour les voitures, mais sans droit d’accès pour les camions lourds, en raison de la pente trop abrupte.

Il s’agissait déjà d’un changement notable par rapport à la mouture dévoilée en avril 2022, qui proposait un tube à deux voies en direction de Québec et un autre en direction de Lévis, où pouvaient circuler voitures, autobus et camions lourds.

Les coûts de ce « bitube » de diamètre standard étaient alors estimés à 6,5 milliards $ au maximum.

Cela représentait une réduction des coûts de 25 % par rapport à version du 3e lien présentée en mai 2021, qui prévoyait un gigantesque monotube à deux étages, comprenant six voies de 8,3 km, dont deux pour des autobus, pour une facture totale oscillant entre 7 et 10 milliards $.

Il était aussi question d’une sortie vers l’autoroute Dufferin-Montmorency.

Les opposants crient victoire

Les opposants au projet autoroutier n’ont pas tardé à crier victoire, peu de temps après que la nouvelle a été diffusée par Le Journal, en fin de journée, mardi.

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« C’est non seulement une bonne décision, mais surtout une grande victoire pour la mobilisation de la population », a déclaré la coalition Non au troisième lien.

« Excellente nouvelle », a réagi Greenpeace Québec, sur Twitter.

Signe que ce projet controversé faisait réagir au-delà des frontières de la capitale nationale, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a commenté la nouvelle avant le maire de Québec, Bruno Marchand.

« C’était la bonne décision à prendre », a commenté Mme Plante, en saluant « le leadership » de la ministre Guilbault, « qui fera du 3e lien un axe de transport collectif ».

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, qui était un ardent défenseur du volet autoroutier, n’avait pas réagi au moment de publier.

Ce qu’ils ont dit 

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« Ça fait 5 ans que la CAQ niaise les gens de Québec. [...] On voit ce que vaut réellement la parole de François Legault. »

– Marc Tanguay, chef par intérim du Parti libéral du Québec


 

« Quelle belle victoire citoyenne ! Le gros bon sens et la science auront finalement eu raison. »

– Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire


« Cette proposition est désormais très similaire à celle du PQ en campagne. Nous allons donc collaborer à sa réalisation. Québec le mérite ! »

– Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois

Un projet qui se dégonfle 

Mai 2021

Illustration courtoisie
Illustration courtoisie

  • Monotube à deux étages de 19,4 m de diamètre, nécessitant la conception du plus gros tunnelier au monde
  • 3 voies par direction, dont une réservée aux autobus électriques
  • Tracé de centre-ville à centre-ville, sur une distance de 8,3 km, de l’autoroute 20, à la hauteur de la route Monseigneur-Bourget à l’autoroute Laurentienne, dans le secteur ExpoCité/Fleur-de-Lys
  • 2 stations souterraines d’inter-connexion avec le tramway (colline Parlementaire et jardin Jean-Paul-L’Allier)
  • Coûts du projet estimés entre 7 et 10 milliards $

Avril 2022

La mouture du projet présentée officiellement en avril 2022 par le gouvernement Legault prévoyait deux tubes, où devaient circuler les voitures, des autobus et des camions lourds. Il n’y en aura finalement qu’un seul, pour le transport collectif, annoncera jeudi la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault.
La mouture du projet présentée officiellement en avril 2022 par le gouvernement Legault prévoyait deux tubes, où devaient circuler les voitures, des autobus et des camions lourds. Il n’y en aura finalement qu’un seul, pour le transport collectif, annoncera jeudi la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault. Illustration d’archives fournie par le gouvernement du Québec
  • Tunnel bitube, avec deux voies dans chaque tube, partagées par les voitures, les autobus et les camions lourds
  • Tracé de centre-ville à centre-ville
  • Projet estimé à 6,5 milliards $


Mars 2023

  • Tunnel à deux tubes : un pour les voitures et l’autre pour le transport collectif


Avril 2023  

  • Un seul tube réservé au transport collectif
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