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L'article provient de Le Journal de Québec

Plus de plantes le long des routes, moins d’accidents

Courtoisie, Urban Canopy
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Photo portrait de Albert Mondor

Albert Mondor

2024-07-14T04:00:00Z
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En prenant la route des vacances cet été, vous vous demanderez peut-être pourquoi l’on tond la végétation constamment aux bords des autoroutes du Québec. Lorsqu’on connaît toute l’étendue de l’utilité des végétaux, cette pratique peut sembler inutile, voire carrément nuisible.

En effet, des études scientifiques ont démontré que lorsqu’une route est bordée de végétaux, cela a pour effet de diminuer le nombre d’accidents qui s’y produisent de façon substantielle. Cela est dû en partie au fait que les vents sont ralentis par les végétaux ce qui empêche la poudrerie et la glace de se former sur la chaussée durant la saison hivernale.

D’autre part, aussi étonnant que cela puisse paraître, on a démontré que la présence d’arbres et de végétaux le long d’une route tend à calmer les automobilistes, à diminuer leur niveau de stress et ainsi diminuer la vitesse à laquelle ils roulent. De plus, les véhicules qui dérapent et quittent leur voie sont littéralement freinés par les arbustes et les plantes herbacées robustes, comme le phragmite par exemple, une grande graminée très vigoureuse qui pousse aux abords de plusieurs routes nord-américaines. Bien qu’il soit particulièrement envahissant, le phragmite a au moins le mérite de diminuer les accidents sur nos routes et de réduire leur gravité.

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Aux États-Unis, moins de 1% des accidents de la route impliquent un arbre de rue. Les recherches les plus récentes suggèrent que les arbres et les autres végétaux peuvent améliorer la sécurité des usagers de la route. Une étude a révélé une diminution de 46% du taux de collisions sur les artères routières et les autoroutes urbaines une fois que leurs bordures furent végétalisées.

À Toronto, on a créé l’Underpass Park sous un échangeur autoroutier.
À Toronto, on a créé l’Underpass Park sous un échangeur autoroutier. Courtoisie, Tom Arban

Le gouvernement de l’Inde a mis en place un impressionnant programme de végétalisation de son réseau routier appelé National Green Highways Mission.
Le gouvernement de l’Inde a mis en place un impressionnant programme de végétalisation de son réseau routier appelé National Green Highways Mission. Courtoisie, National Green Highways Mission
Des routes en meilleur état grâce aux plantes

Contrairement à la croyance populaire, les arbres et les plantes endommagent rarement les infrastructures routières. En fait, certaines études ont démontré que l’asphalte a une durée de vie supérieure lorsqu’il est ombragé par le feuillage des arbres, les rayons UV ainsi que la pluie et le vent ayant moins d’effets néfastes sur ce matériau. De plus, les coûts d’entretien sont réduits de moitié lorsqu’un pavage est situé à l’ombre d’arbres. Les plantes réduisent également la pollution atmosphérique et améliorent la qualité de l’air aux abords des routes. En plus de capter le CO2 et de le transformer en oxygène, un seul arbre est capable de soutirer 7000 particules de suie et de poussière d’un litre d’air!

Une route verte futuriste imaginée par l’artiste Gonzalo Golpe.
Une route verte futuriste imaginée par l’artiste Gonzalo Golpe. Courtoisie, Gonzalo Golpe

Ponts et viaducs végétalisés

Les infrastructures routières sont en général assez peu esthétiques et plutôt mal intégrées à l’environnement urbain. L’un des moyens les plus efficaces pour intégrer ces immenses masses de béton et d’asphalte est assurément de les recouvrir de végétaux.

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Imaginez un instant des voitures, des autobus, des bicyclettes et des piétons circulant au cœur même d’une magnifique oasis végétale suspendue au-dessus du sol ou d’un cours d’eau! Un pont ou un viaduc végétalisé est assurément un élément architectural d’une grande puissance symbolique dont les citoyens peuvent être particulièrement fiers. Un tel pont permet aussi à une cité de se démarquer et d’être plus visible que jamais sur la scène internationale.

Le pont Max Juvenal, situé dans le sud de la France, est un exemple d’infrastructure routière parfaitement intégrée à son environnement.
Le pont Max Juvenal, situé dans le sud de la France, est un exemple d’infrastructure routière parfaitement intégrée à son environnement. Courtoisie, Urban Canopy

La High Line a permis l’essor de toute une communauté.
La High Line a permis l’essor de toute une communauté. Courtoisie, Wil Fyfordy

Comme la High Line l’a fait pour la ville de New York, un pont ou un viaduc végétalisé peut contribuer à une sorte de renaissance du quartier où il est érigé. En plus d’être devenue la fierté des citoyens, qui la fréquentent assidûment, la High Line a permis un essor économique important des quartiers qu’elle traverse, favorisant la construction de dizaines de commerces et de projets immobiliers à proximité du parc suspendu, avec plus de 2 milliards de dollars en retombées économiques depuis son inauguration. La High Line attire chaque année sept millions de visiteurs, ce qui en fait le lieu culturel le plus visité de New York.

Considérée comme un symbole et un catalyseur, la High Line a encouragé les élus d’autres villes du monde à proposer à leurs citoyens des projets semblables. Les citoyens de Chicago, Londres, Mexico, Philadelphie, Rotterdam, San Francisco, Séoul, Toronto et de quelques autres villes ont tous espoir de voir naître prochainement de formidables projets de jardins suspendus. Ces projets novateurs, bénéfiques à maints points de vue, nous permettent de redéfinir notre vision des infrastructures routières et d’enrichir notre définition des espaces verts. 

Un projet appelé Seoullo 7017 a permis la végétalisation d’un ancien échangeur routier de la capitale de la Corée du Sud et sa conversion en voie piétonne.
Un projet appelé Seoullo 7017 a permis la végétalisation d’un ancien échangeur routier de la capitale de la Corée du Sud et sa conversion en voie piétonne. Courtoisie, MVRDV

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