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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Parti conservateur du Québec: une plateforme électorale muette sur plusieurs enjeux

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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2022-08-14T17:35:45Z
2022-08-14T19:16:52Z
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La plateforme conservatrice, dévoilée dimanche, est muette sur de nombreux enjeux de la politique au Québec, tels que l’immigration, la défense de la langue française et la laïcité. Mais son chef, Éric Duhaime, promet de créer des débats, notamment en accordant plus de place au privé en santé.  

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Le chef du Parti conservateur du Québec a dévoilé la liste de ses engagements électoraux lors d’un rassemblement en compagnie de ses candidats à Drummondville. 

Le Parti conservateur du Québec présente sa plateforme électorale le dimanche 14 août 2022.
Le Parti conservateur du Québec présente sa plateforme électorale le dimanche 14 août 2022. Photo Patrick Bellerose

Mais l’absence de nombreux dossiers fondamentaux dans la gestion de l’État québécois frappe d’entrée de jeu. «On a choisi de faire une plateforme qui était [sur] les cinq thèmes sur lesquels on a l’intention de marteler pendant la campagne électorale», a expliqué le chef conservateur en mêlée de presse, après l’événement. 

Les citoyens pourront se référer au programme de son parti pour se faire une idée des positions du PCQ sur les autres enjeux, affirme-t-il. 

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Pourtant, la protection de la langue française, les seuils en immigration, l’intégration des nouveaux arrivants et les signes religieux occupent une place importante dans l’actualité politique. 

Le chef conservateur Éric Duhaime s’est d’ailleurs déjà prononcé publiquement sur ces enjeux: il s’oppose à la réforme de la loi 101 adoptée par le gouvernement Legault, mais il s’est dit en faveur de l’interdiction de signes religieux pour certains employés de l’État. 

Les promesses du PCQ, dont plusieurs ont été éventées dans les médias cette semaine, sont réunies en cinq catégories: économie-logement, santé, transport, environnement ainsi que famille et éducation. Le parti affirme avoir 29 engagements, déclinés en près de 90 sous-engagements. 

Principaux engagements

Les propositions conservatrices en matière de santé risquent de faire débat. Un gouvernement d’Éric Duhaime ferait une grande place au privé, notamment en permettant de souscrire à une assurance autre que la carte-soleil. Un crédit d’impôt serait d’ailleurs accordé en fonction du montant payé par le citoyen pour son assurance privée. 

Ne risque-t-on pas d’appauvrir ainsi le réseau public? «Au contraire, on va l’enrichir, parce qu’il va y avoir de l’argent neuf qui va entrer dans le système. Il va y avoir une offre excédentaire», estime M. Duhaime. 

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«Chaque fois qu’une personne s’enlève d’une liste d’attente au public, ça donne plus de ressources au public. On va sortir des gens du système public que l’État n’aura plus besoin de payer», calcule-t-il. 

Le PCQ permettrait également aux médecins de travailler à la fois au privé et au public, en plus de lancer un projet pilote pour créer un hôpital entièrement privé. 

Au point de vue de la fiscalité, le PCQ promet d’augmenter l’exemption fiscale pour les particuliers de 15 728$ à 20 000$. Le taux d’imposition pour les premiers 46 295$ passerait de 15% à 13%, puis celui pour le montant suivant jusqu’à 92 580$ de 20% à 18%. 

Troisième lien: un pont et des pylônes sous terre

En transport, les engagements concernent particulièrement la région de Québec. Sans surprise, les conservateurs se prononcent en faveur du troisième lien, mais ils lui préfèrent un pont qui passerait par L’Île-d’Orléans, une solution «plus économique». 

Éric Duhaime a d’ailleurs ravivé une idée évoquée, puis rejetée, par le premier ministre François Legault en début de mandat. Une partie «des milliards de dollars» économisés en optant pour le pont plutôt que le tunnel servirait à enterrer les pylônes électriques de L'Île-d’Orléans. «Peut-être qu’on pourrait effectivement utiliser une partie de ces ressources-là pour enterrer ces affreux pylônes», a-t-il confié aux journalistes. 

  • Écoutez l’entrevue de Yasmine Abdefadel avec Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, sur QUB radio :

Quant au tramway, les conservateurs souhaitent lui imposer un «moratoire», le temps que le projet soit «réévalué de fond en comble». 

En matière d’environnement, le PCQ est en faveur de l’exploitation des hydrocarbures et pour la relance du projet GNL Québec. 

Les conservateurs reconnaissent également «les effets de l’activité humaine sur le climat mondial», mais ils ne fixent aucun objectif de réduction des gaz à effet de serre. Les objectifs des gouvernements passés, plaide Éric Duhaime, n’ont jamais été respectés.  

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