Panne majeure et vétusté à Maisonneuve-Rosemont : le personnel sous pression pour assurer la sécurité des patients

Laurent Lavoie
La vétusté de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont force trop souvent ses équipes à se démener pour assurer la sécurité des patients, comme ce fut le cas lors de la panne majeure, mardi soir, estime un médecin.
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«Ce n’est pas que l’hôpital est moins sécuritaire ou est dangereux, c’est que la quantité d’énergie que le personnel doit mettre pour maintenir la sécurité ou l’efficacité est beaucoup plus grande», a résumé au Journal le Dr François Marquis, chef des soins intensifs.
S’il n’est pas rare que des pannes d’ascenseurs ralentissent grandement le transport de patients, l’établissement de santé a carrément été privé de courant, mardi soir.

Le Dr Marquis avait commencé à coordonner des transferts vers d’autres hôpitaux et mettait un patient dans une ambulance quand l’électricité est finalement revenue.
L’incident ne fut pas sans conséquences : 30 chirurgies ont dû être remises, a confirmé le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.
«Si on n’avait pas un hôpital complètement vétuste, avec des systèmes complètement vétustes, ces chirurgies-là auraient eu lieu», insiste le Dr Marquis.
«Enjeux d’instabilité»
Des équipes techniques ont terminé plusieurs travaux en milieu d’après-midi, mercredi. Les activités en bloc opératoire pouvaient reprendre.
«La panne électrique survenue [mardi] a mis en lumière des enjeux d’instabilité du système de bascule pour assurer une alimentation électrique de certains secteurs d’urgence par génératrice», a expliqué le CIUSSS.

La colère était telle chez les employés que la grande majorité du personnel en soin du bloc opératoire et des soins intensifs ont manifesté devant l’hôpital mercredi.
«On ne peut prendre le risque de commencer une chirurgie si on n’a pas de plan B avec une panne d’électricité», a indiqué sur les ondes de LCN le pneumologue et intensiviste Marc Brosseau.
Les rafales ont même fait éclater une fenêtre, coupant une infirmière au bras. Elle se serait retournée à la dernière seconde, évitant ainsi d’être atteinte au visage.

«Qu’est-ce qu’il faut de plus?, s’insurge le Dr François Marquis. Il n’y a aucun des buildings autour qui a eu du dommage. Il n’y a pas eu d’habitations endommagées.»
En attendant le chèque
Invité au micro de Benoit Dutrizac sur les ondes de QUB radio, le PDG du CIUSSS de l’Est a convenu que c’était son «travail» de s’assurer que le projet de construction d’un nouvel hôpital progresse.
«Moi, dès qu'on a les ressources et l'argent pour le faire, on va être prêt à partir ce chantier-là», a affirmé Jean-François Fortin-Verreault.
Il a concédé que «plusieurs dizaines de millions de dollars» sont pendant ce temps injectés pour entretenir les lieux.
La PDG de Santé Québec, Geneviève Biron, a visité l’établissement mercredi soir.
-Avec la collaboration de TVA Nouvelles
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