Ouragan «Melissa» en Jamaïque: un «sentiment d'urgence» s'installe chez les habitants

Un «sentiment d'urgence» s'installe chez les habitants de la Jamaïque lundi, alors qu'ils s'apprêtent à affronter ce qui s'annonce comme la «tempête la plus intense» de l'histoire du pays avec l'arrivée de l'ouragan Melissa, classé en catégorie maximale.

• À lire aussi: Ouragan «Melissa»: «Les épiceries se font vider» en Jamaïque, témoigne un Québécois

• À lire aussi: «Vents destructeurs»: l'ouragan «Melissa» passe en catégorie 5

• À lire aussi: L’ouragan «Melissa» s’intensifie et poursuit sa route meurtrière dans les Caraïbes

C'est notamment le cas d'un Montréalais qui réside depuis deux ans à Kingston, en Jamaïque. «C'est historique, déclare Mathieu Masson Duceppe, en entrevue au Québec Matin, à LCN. C'est vraiment probablement l'ouragan le plus intense que la Jamaïque n'aura jamais vécu, plus fort que Gilbert en 1988. L'île n'a jamais vécu quelque chose comme ça.»

Il constate l'émergence d'un «sentiment d'urgence» au sein de la population, habituellement caractérisée par une certaine nonchalance.

Bien que la situation demeure relativement calme lundi matin, les résidents anticipent les premiers effets de Melissa dès l'après-midi, avec une intensification durant la nuit de lundi à mardi.

«C'est le calme avant la tempête, précise-t-il. Il y a des bourrasques de vent et de la pluie».

De leur côté, les propriétaires du bar O’ Tabarnac à Negril, à l’ouest de la Jamaïque, Amwu Clarity et Daniel Bouthillette, se disent «plus ou moins inquiets» de la situation.

«On ne sait pas trop à quoi s'attendre. On est préparé, on s'est préparé comme on pouvait. Donc, on attend Mélissa avec impatience», a déclaré Mme Clarity aux ondes de LCN, lundi.

M. Bouthillette a renchéri en affirmant que «tout le monde» était présentement «en attente».

«Elle (Melissa) n'a pas commencé à virer vers le nord encore. Est-ce qu'elle va continuer son chemin vers l'ouest, puis complètement passer? On ne sait pas. [...] Oui, on a une petite inquiétude, mais on est prêt. On a des réserves, on a une place pour s'isoler», a-t-il ajouté.

Ce pays insulaire des Caraïbes se prépare à recevoir plus d'un mètre de précipitations sur un territoire déjà «saturé».

«Il pleut depuis un mois, souligne Mathieu Masson Duceppe. C'est la saison des pluies. Un mètre d'eau va devoir aller quelque part. Dans les montagnes, écoulements de terrain, les égouts ici ne sont pas sous la terre, alors ça crée des rivières en pleine ville.»

Le Québécois souligne l'approche «proactive» des autorités gouvernementales face à cette situation exceptionnelle.

«On a des messages toutes les 45 minutes, que ce soit de l'ambassade canadienne, du premier ministre, de la police, des médias, note-t-il. On a vraiment une description de ce qui se passe à chaque heure, à quoi s'attendre.»

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

L’épicentre de l’ouragan devrait passer près ou au-dessus de la Jamaïque ce soir et mardi, traverser le sud-est de Cuba mardi soir, et se diriger vers le sud-est des Bahamas mercredi, a estimé le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami aux États-Unis.

Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.