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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Ottawa gèle la vente et l’achat des armes de poing

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Raphaël Pirro

2022-10-21T16:39:06Z
2022-10-21T23:04:30Z
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Le gouvernement fédéral a annoncé vendredi l’entrée en vigueur de son gel sur la vente, l’achat et le transfert des armes de poing d’un bout à l’autre du pays.

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«On gèle le marché pour diminuer le nombre d’armes de poings au pays. C’est une des mesures les plus fortes qui ont été prises pour augmenter le contrôle des armes à feu depuis une génération», a dit Justin Trudeau lors d’un point de presse à Surrey, en Colombie-Britannique.

L’objectif de la politique est de «voir une réduction de la circulation de ces armes à feu», même si la plupart des armes employées lors de crimes sont obtenues sur le marché noir.

Le gel annoncé aujourd'hui est le fruit de modifications dans les règlements, en attendant que soit adoptée la Loi C-21, qui continue d'être débattue au Parlement.

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«L’année dernière, nous avons intercepté le double du nombre d’armes illégales à la frontière par rapport à l’année précédente, et nous n’arrêtons pas ce travail», a poursuivi le premier ministre.

Ottawa avait annoncé son projet au mois de juin dernier, tout juste avant les vacances d’été et dans l’urgence, dans un contexte où les événements de violence armée défrayaient les manchettes de manière presque quotidienne au Québec.

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Anticipant le gel du marché, les amateurs d’armes se sont rués vers les commerçants, créant une petite pénurie.

Le nombre d’armes de poings au pays a augmenté de 70 % depuis 2010. Depuis 2011, les homicides impliquant une arme à feu ont augmenté de près de 40% et les armes de poings étaient les armes les plus couramment utilisées.

Le ministre de la Justice David Lametti avait devancé le premier ministre, colportant l’annonce à Montréal-Nord plus tôt en journée, vendredi.

«Il aurait fallu agir plus tôt»

Le Bloc québécois salue l’initiative, mais croit «qu’il aurait fallu intervenir bien plus tôt».

«Le gel à lui seul ne réglera pas tout. Nous continuons de croire qu'en plus de resserrer l'encadrement des armes légales, il faut une stratégie efficace de lutte au trafic des armes illégales. Geler les ventes légales ne règle qu’une partie du vaste problème des armes à feu et le gouvernement doit contrer le trafic illégal aux frontières, qui sont de véritables passoires», a déclaré Kristina Michaud, porte-parole bloquiste en matière de Sécurité publique.

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M. Trudeau a rappelé que son gouvernement avait interdit le commerce de 1500 armes de style assaut à la suite de la tuerie de Portapique, lors de laquelle un homme avait tué plus de 20 personnes.

De son côté, le Parti conservateur estime que les libéraux se servent du problème des armes à feu pour «diviser les Canadiens».

«Les conservateurs sont très préoccupés par la montée de la violence armée au pays. Nous croyons aussi à des lois fermes sur les armes, mais nous ne diviserons pas les Canadiens en divisant les gens sur ce sujet», a déclaré la porte-parole conservatrice en matière de Sécurité publique, Raquel Dancho.

Tout comme le Bloc, Mme Dancho aimerait voir l’argent du fédéral être investi dans une meilleure protection aux frontières, dans les ressources policières «pour contrer la violence des gangs dans les villes» ainsi que le soutien dans la prévention auprès des jeunes.

L’annonce d’aujourd’hui est «un grand pas en avant pour préserver la sécurité de la population canadienne, mais cela n’aurait pas dû prendre autant de temps», a réagi Alistair Gregor du NPD. Il accuse cependant le fédéral d’avoir «traîné les pieds».

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