« On voit des jeunes qui arrivent à l’école avec un sac de plastique au lieu d’un sac à dos »
Les organismes doivent aider plus d’enfants alors que le coût du matériel est en hausse

Dominique Scali
Certains enfants dans le besoin pourraient arriver à l’école sans sac à dos à la rentrée, les organismes de bienfaisance ne parvenant pas à fournir à la demande tant le nombre de familles prises à la gorge a augmenté.
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«On voit des jeunes qui arrivent à l’école avec un sac de plastique au lieu d’un sac à dos», illustre Audrey Renaud, directrice générale du Regroupement Partage.
«J’ai eu des demandes [de parents] tous les jours depuis le mois de mai, alors que l’année scolaire n’était même pas terminée», souligne-t-elle.
Entre le 14 et le 24 août, les 34 points de service du Regroupement Partage distribueront des sacs à dos et des fournitures scolaires à Montréal et dans 8 régions administratives dans le cadre de l’Opération sac à dos.
Leur dernier souci
Le regroupement compte aider ainsi 11 000 enfants, mais Mme Renaud estime que 150 000 en auraient besoin. «On est loin de pouvoir aider tout le monde», soupire-t-elle. Pas étonnant, quand on sait que dans la majorité des endroits desservis le nombre de personnes en situation de précarité a augmenté de 40% par rapport à l’année dernière, estime Mme Renaud.
«[Pour] ceux qui n’arrivent pas à payer l’épicerie, les fournitures scolaires, c’est le dernier de leurs soucis», rappelle-t-elle.
Et ces ménages ne se résument plus au cliché des parents monoparentaux ou des nouveaux arrivants. «On a des travailleurs, des familles biparentales... C’est vraiment déconcertant».
Triste expansion
«C’est un contexte économique où plus personne n’a une cenne», s’exclame de son côté Francine Laplante du projet Marraine Étoilée.
Et cela, alors que le coût du matériel scolaire augmente, notamment à cause de la guerre tarifaire américaine. En 2022, Mme Laplante est parvenue à donner 550 sacs à dos, fournitures et boîtes à lunch. L’an dernier, elle en était rendue à 2395. Cette année, elle prévoit d’en donner au moins 3100.
«C’est une bonne et une mauvaise nouvelle qu’on prenne de l’expansion», soupire-t-elle.
Heureusement, les organismes interrogés ont trouvé le moyen d’absorber une partie de la hausse des prix grâce à leurs partenaires clés et à l’achat de masse. Le Regroupement Partage a par exemple fait affaire avec Headster Kids, une compagnie établie à Granby qui leur donnera notamment 30 000 produits sous forme de sacs à dos, boîtes à lunch et coffres à crayons.
Pour faire un don au projet Marraine Étoilée
Revoyez l'entreuve de Francine Laplante du projet Marraine Étoilée ci-dessus
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