«On s’est pas mal tous demandé s’ils riaient de nous»: la grogne persiste malgré cinq solutions pour remplacer les concentrations à l'école du Plateau


Kevin Dubé
Un mois et demi après s’être retrouvé au centre d’une véritable tempête, la direction de l’école du Plateau de La Malbaie a soumis cinq solutions afin de remplacer les concentrations sportives et culturelles, abolies le 13 janvier dernier, mais la la grogne continue de se faire sentir chez les élèves et les parents touchés.
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Rappelons que la décision de retirer les programmes de concentrations aux élèves de secondaire 4 et 5 désirant s’inscrire dans le programme de sciences et de mathématiques enrichies avait fait couler beaucoup d’encre. À la suite de la pression populaire, et d’une demande du ministre de l’Éducation Bernard Drainville de «revoir la décision et faire une proposition qui fera davantage consensus», l’école secondaire du Plateau et le Centre de services scolaire de Charlevoix avaient mentionné réfléchir à des solutions.
Et c’est ce qu’ils ont présenté, jeudi dernier, en proposant notamment de bonifier l’offre en matière d’éducation physique, d’activités parascolaires, interscolaires et extrascolaires, tout en proposant des gels d’horaire dans le but d’organiser des sorties.
«On s’est pas mal tous demandé s’ils riaient de nous», a tranché Mélissa Bouchard, la mère d’un jeune élève de l’école du Plateau touché par le retrait des concentrations sportives.
Une rencontre importante mardi
Mme. Bouchard estime que le processus de la direction de l’école du Plateau est biaisé, puisque les élèves et les parents touchés n’ont pas leur mot à dire.
C’est un comité composé de membres du personnel de l’école, des membres du conseil d’établissement ainsi que d’une ressource externe, qui a été mandatée de mettre sur papier les cinq solutions présentées.
«Sur le conseil d’établissement, il y a deux élèves de l’école. Quand on a reçu leurs cinq solutions, on leur a demandé ce qu’ils en pensaient et ils n’avaient même pas été mis au courant. [...] Ce qui est choquant, c’est qu’on a des professeurs qui sont de notre bord mais on a l’impression que la direction n’est pas intéressée à trouver une solution au problème des concentrations. On nous soumet cinq solutions, qui ressemblent plus à des hypothèses, pour nous faire taire, parce que ça ne touche qu’une cinquantaine d’élèves, en espérant qu’une fois qu’ils vont avoir avalé la pilule, on va l’oublier.»
Dans sa lettre envoyée aux parents, l’école du Plateau expliquait aussi avoir pris «le temps de revérifier les pratiques dans diverses écoles secondaires au sujet de la grille-matières des élèves de 4e et 5e secondaire qui choisissent de suivre les cours de sciences enrichies. Nous avons ainsi constaté qu’une majorité de ces écoles avaient la même grille-matières que celle adoptée le 13 janvier dernier par notre conseil d’établissement.»
Un argument qui ne tient pas la route, selon Mme Bouchard.
«Ce que la direction ne comprend pas, c’est que dans la majorité des autres cas, il y a 12 autres écoles autour où les jeunes peuvent aller. Nous, on n’en a pas. C’est comme s’ils ne prenaient pas le temps de comprendre notre réalité et qu'ils nous traitent comme si on était à Montréal», ajoute-t-elle, à propos du fait que les écoles les plus près se trouvent à entre 40 et 70 minutes de la Malbaie.
Une rencontre mardi
Une rencontre du conseil d’établissement est prévue ce mardi afin de présenter ces cinq solutions aux parents et aux élèves.
«On va être plusieurs parents à prendre la parole. On va poser des questions parce qu’on n’a eu aucune réponse, encore.»
Le Journal a aussi contacté le cabinet du ministre Drainville, lundi, mais nous n’avions toujours pas eu de réaction de sa part au moment d’écrire ces lignes.
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