[VIDÉO] «On a dû quitter à 10 heures le soir»: des locataires de Lachine évacués d'urgence d'un immeuble devenu «dangereux»
Après plus de deux mois sans chauffage, des dégâts d'eau ont rendu l'immeuble de Lachine inhabitable


Anouk Lebel
Après avoir été privés de chauffage pendant plus de deux mois, une trentaine de locataires de Lachine, à Montréal, ont dû être évacués d’urgence en raison des risques d’incendie dans leur immeuble.
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«On a dû quitter à 10 heures le soir sans préavis. C’est ce qui arrive quand ton propriétaire, tout ce qu’il a fait, c’est prendre ton argent sans faire aucune réparation», laisse tomber Rashid Gizitdinov.
La situation était devenue invivable dans l’immeuble de 47 logements de la rue Ivan-Franko où vit l’homme de 42 ans.
L’Arrondissement de Lachine est intervenu dans les dernières semaines pour régler les problèmes de chauffage et d’eau chaude, mais de nouveaux bris sont survenus, causant deux dégâts d’eau en quelques jours cette semaine.
Dégâts d’eau
«C'est devenu dangereux. Il y a trop d’insalubrité, on ne peut laisser les gens là. L’édifice sera barricadé», explique en entrevue au Journal la mairesse de Lachine, Maja Vodanovic.
Elle croit que des squatteurs sont entrés dans des logements libres, ce qui peut expliquer l’explosion d’un calorifère dans un logement vacant, causant l’un des dégâts d’eau.
L’eau coulait du troisième au premier étage, comme en témoigne une vidéo envoyée par une résidente.
Jeudi, le Service d’habitation de la Ville de Montréal et les pompiers ont déterminé que les risques d’incendie étaient trop importants pour que les gens puissent rester.
En tout, 19 des 47 logements étaient occupés. Les locataires ont été pris en charge par la Croix-Rouge et seront logés à l’hôtel jusqu’à dimanche.
L’arrondissement fait des démarches avec l’Office municipal d’habitation de Montréal pour qu’ils puissent se reloger à plus long terme, a expliqué Mme Vodanovic.
Mise en demeure
«Pour moi, c’est important que ces-là se retrouvent un logement. Ils ne peuvent pas se retrouver à la rue», a souligné la mairesse.
Elle voudrait que l’immeuble puisse être racheté par un nouveau propriétaire qui le remette en état, pour que les locataires puissent éventuellement réintégrer les lieux.
Mais le propriétaire actuel, Thi Lan Nguyen, demeure introuvable.
L’Arrondissement n’a jamais pu lui parler et il n’a pas répondu à ses contraventions, selon la mairesse.
«On lui a envoyé une mise en demeure», dit-elle.
Thi Lan Nguyen n’a jamais répondu aux multiples demandes du Journal.