Omicron: un «tsunami» d’infections au Canada
Audrey Sanikopoulos
L’arrivée du variant Omicron au Canada a produit un véritable tsunami d’infections à la COVID-19, avec plus de 17 millions de Canadiens qui ont attrapé le virus en seulement cinq mois, selon une récente analyse de données.
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Environ 7 % des Canadiens avaient des anticorps contre le SRAS-CoV-2 avant l’arrivée d’Omicron, une proportion qui a augmenté de 45 % entre décembre 2021 et mai 2022, d’après l’examen d’études financées par le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC).
Il s’agit donc d’une moyenne de plus de 100 000 infections par jour au cours de cette période de cinq mois, soit plus de 10 fois le nombre quotidien de cas qui ont été observés lors des pics des précédentes vagues du virus.
«De nouvelles sous-lignées d’Omicron continuent de se propager depuis et le pourcentage de Canadiens ayant eu une infection par le SRAS-CoV-2 est maintenant probablement bien supérieur à 50 %», a souligné mercredi par communiqué le Dr Tim Evans, directeur administratif du GTIC.
Comparativement aux provinces de l’Ouest canadien et de l’Ontario, le Québec affichait un niveau moins élevé d’infections, mais la Belle Province a tout de même connu un bond de personnes contaminées depuis janvier dernier.
Les jeunes adultes ont par ailleurs été les plus infectés par ce variant du virus, puisque 65 % des Canadiens de moins de 25 ans avaient des anticorps lors de la dernière semaine de mai, contre 57 % pour les 25-39 ans, 51 % pour les 40-59 ans et 31 % pour les plus de 60 ans.
«Par le simple nombre d’infections, le variant Omicron a eu des effets dévastateurs sur les services et les vies perturbées, ainsi que les hospitalisations et les décès. Il est clair qu’il n’a pas épargné les jeunes Canadiens en bonne santé», a déclaré la coprésidente du GTIC, la Dre Catherine Hankins.
En date du 5 juillet 2022, 3793 décès sont survenus au Québec depuis le début de l’année en raison du virus, dépassant déjà le total des pertes de vie (3273) enregistrées en 2021, d’après les données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Même son de cloche au niveau des hospitalisations en lien avec la COVID-19, avec 26 357 patients répertoriés jusqu’au 4 juillet 2022, contre 15 254 en 2021. Notons cependant que le pourcentage de personnes en soins intensifs est moins important pour le moment, passant de 19,5 % en 2021 à 8,4 % en 2022.
Vers une nouvelle montée des cas?
«Des millions de Canadiens ont maintenant une immunité hybride résultant d’une combinaison de vaccins contre la COVID-19 et d’une infection. Malheureusement, de nouvelles données probantes suggèrent que la plupart de ces personnes demeurent à risque de réinfection par des virus de la lignée du variant Omicron», a précisé le Dr David Naylor, coprésident du GTIC.
Des experts craignent déjà une septième vague dans la province cet été en raison de la multiplication des sous-variants d’Omicron et de la tombée des mesures sanitaires depuis près d’un mois.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, feront d’ailleurs le point sur la situation pandémique dans la province lors d’un point de presse jeudi matin.
«On va faire un point avec le Dr Boileau particulièrement pour rappeler les consignes aux gens et [faire preuve] de prudence avant les vacances de la construction. [...] On pense plutôt préciser que les gens [doivent se sentir] très confortables par exemple de porter le masque dans les transports en commun et dans les endroits qui sont fermés», a déclaré le ministre Dubé mercredi.
Le port du masque et le respect de la distanciation physique sont toujours préconisés par les spécialistes du GTIC, qui recommandent également de vérifier sa protection vaccinale pour l’automne.
«Pour minimiser d’autres perturbations de nos vies, le Canada doit suivre de près l’évolution de la situation. Nous devons tous réagir rapidement, car ce virus n’a pas un profil saisonnier, comme les autres virus respiratoires auxquels nous nous attendons lorsque tout le monde retourne au travail ou à l’école à l’automne», a soutenu la Dre Hankins.