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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Nouvelle vague d’extorsion dans les bars: «Venez nous jaser», dit la police aux proprios

Le chef de la section du crime organisé de la police de Montréal assure qu’il ne laissera pas des criminels s’en prendre aux tenanciers de la métropole

Le commandant Francis Renaud, chef de la section du crime organisé de la police de Montréal.
Le commandant Francis Renaud, chef de la section du crime organisé de la police de Montréal. Photo Pierre-Paul Poulin
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2025-05-16T16:34:22Z
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Face à la nouvelle vague d’extorsion dans les bars de Montréal, la police a «pris le taureau par les cornes» en prévenant qu’elle mettra toutes les ressources nécessaires pour protéger les tenanciers de ces criminels qui cherchent juste à faire de l’argent facilement.

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«Il faut être très clair, ces gens ne veulent pas négocier, ils veulent de l’argent et ils vont extorquer jusqu’à la fin. C’est là qu’on intervient», explique en entrevue au Journal Francis Renaud, chef de la section du crime organisé de la police de Montréal.

Le commandant réagissait à une nouvelle vague d’extorsion frappant les tenanciers de la métropole, commise par un gang criminel qui, selon nos informations, est contrôlé à partir d’un pénitencier par un criminel endurci.

Vague récente

Le plus récent cas serait celui du bar Fitzroy, sur l’avenue Mont-Royal. Au début du mois, des criminels ont fait feu sur la devanture. Quelques jours plus tard, quelqu’un a déchargé une arme à feu sur la résidence d’un associé du bar.

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L’Union des tenanciers de bars du Québec (UTBQ) avait réagi en accusant les autorités de rester les bras croisés, mais il n’en est rien, assure le commandant Renaud.

Photo Zoé Arcand
Photo Zoé Arcand

«On a arrêté l’individu [qui a tiré sur le Fitzroy], son pistolet mitrailleur a été saisi et sa complice qui filmait a aussi été arrêtée», a-t-il souligné, ajoutant que les récents cas étaient tous liés entre eux.

L’accusé de 19 ans Steachy Valme était d’ailleurs en attente de procès pour vol de voiture en Ontario. Il devait porter un bracelet électronique, mais il s’en était débarrassé avant de commettre le crime qui lui est reproché. Des accusations supplémentaires pourraient ainsi être portées contre le jeune, en Ontario.

Parallèlement, des opérations ont été menées dans des centres de détention pour saisir du matériel de contrebande, dont les cellulaires qui permettent aux criminels de contrôler leurs opérations illicites même derrière les barreaux.

Nouvelle façon de faire

L’extorsion n’est toutefois pas un phénomène nouveau, rappelle le commandant Renaud. Or, si à l’époque les criminels allaient directement voir les tenanciers pour leur proposer une «protection» avant de saccager les bars en cas de refus, c’est plutôt l’inverse qui se produit maintenant.

Finalement, tout ce que cherchent ces criminels, c’est de faire de l’argent facile avec un minimum de travail.

«Ces gens-là sont paresseux, ils utilisent cette infraction pour faire de l’argent, ils regardent l’effort qu’ils mettent pour arriver à leur fin», explique le commandant Renaud.

Le commandant Francis Renaud, chef de la section du crime organisé de la police de Montréal.
Le commandant Francis Renaud, chef de la section du crime organisé de la police de Montréal. Photo Pierre-Paul Poulin

Coordination

Mais les autorités assurent être sur le qui-vive avec la création l’automne dernier, notamment, d’une coordination en lien avec les extorsions.

«À l’arrivée de l’été, on voit une recrudescence des événements, on va s’y attaquer, ce n’est pas vrai que des gens vont taper sur nos tenanciers», dit-il en donnant en exemple le groupe Éclipse, qui a effectué plus de 800 visites dans les bars de la métropole depuis le début de l’année.

Il rappelle toutefois que la prévention est l’affaire de tous. Car de plus en plus, on voit des jeunes qui adoptent un style de vie criminel et qui voient un passage au pénitencier comme une sorte de «passage obligé», peu importe la durée de leur emprisonnement.

«Ils peuvent être aveuglés par ça maintenant, mais peut-être qu’après [des années d’incarcération], ils vont réaliser que ça ne valait pas la peine», conclut-il.

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