Le cri du cœur de l'Ukraine
Joe Biden sert une sérieuse mise en garde à Vladimir Poutine
AFP, Le Journal
Le président des États-Unis a promis de faire payer à Vladimir Poutine son invasion de l’Ukraine en ajoutant une sanction majeure à celles qui pleuvent déjà sur Moscou depuis quelques jours.
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« Au cours de notre histoire, nous avons appris cette leçon : si les dictateurs ne paient pas le prix de leur agression, ils causent encore plus de chaos », a déclaré Joe Biden en fin de soirée devant le Congrès.
Il a annoncé hier que les États-Unis se joignent à l’Union européenne et au Canada en fermant à leur tour leur espace aérien aux avions russes. S’il a répété qu’il ne comptait pas envoyer des troupes en Ukraine, Biden a notamment menacé les oligarques russes de saisir leurs « yachts, appartements de luxe et jets ».
Cette annonce survient quelques heures après un appel avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lui demandant d’« arrêter l’agresseur [russe] au plus vite », a indiqué ce dernier sur Twitter.
Plus tôt, M. Zelensky a également tenu un discours vibrant devant l’Union européenne pour y réclamer une intégration « sans délai » de son pays alors que de lourdes frappes russes continuaient à tuer ses compatriotes.
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Se battre pour sa survie

« Nous nous battons pour notre survie [...] Prouvez-nous que vous êtes avec nous, prouvez-nous que vous ne nous abandonnez pas », a-t-il lancé avec vigueur, vêtu d’un simple t-shirt, aux députés réunis à Bruxelles.
Plusieurs interprètes, qui traduisaient le discours en anglais, en français et en allemand, ont même été pris de sanglots en direct, l’un d'eux n’étant pas en mesure de terminer.
« [Lundi], 16 enfants ont été tués. Poutine dira que c’est une opération qui ne vise que les objets militaires, mais comment se fait-il alors qu’ils aient tué 16 enfants ? » a-t-il poursuivi, la gorge nouée. Son allocution a entraîné une ovation dans l’hémicycle.
Des appels à l’aide faisant échos à celui du président se sont multipliés hier.
Boris Johnson y passe

Au Royaume-Uni, la directrice d’une ONG anticorruption ukrainienne a invectivé le premier ministre Boris Johnson après qu’il eut annoncé que l’OTAN ne considère pas imposer une zone de vol interdit au-dessus de l’Ukraine, pour empêcher la Russie de poursuivre ses bombardements.
La demande avait pourtant été effectuée lundi soir par le président ukrainien, qui espérait ainsi réduire le nombre de décès, a rapporté le Globe and Mail.
« Vous dites que ça engendrerait une troisième guerre mondiale. Mais quelle est l’alternative, monsieur le premier ministre ? D’observer nos enfants prendre le coup, au lieu de protéger les Ukrainiens des missiles et des bombes ? » s’est emportée Daria Kaleniuk.
« L’implication [d’une zone de vol interdit], c’est que le Royaume-Uni abattrait des avions russes, s’engagerait dans un combat direct avec la Russie et ce n’est pas quelque chose que nous envisageons. Les conséquences seraient difficiles à contrôler. Ce qu’on peut faire, c’est ce qu’on fait déjà », lui a-t-il répondu.
Impossible pour l’Occident de prendre les armes contre la Russie sans risquer de déclencher nous-mêmes une nouvelle guerre.
–Avec Roxane Trudel et Jean-François Racine