Le Canada debout face à Poutine

Mario Dumont
En une semaine, l’état du monde a changé. L’offensive abjecte de Vladimir Poutine force tous les pays à revoir leur approche. Devant l’inacceptable, il faut savoir se dresser. Au cours des derniers jours, le Canada s’est tenu debout, sous le leadership de Justin Trudeau.
Ce qui apparaissait improbable, voire inimaginable, il y a une semaine est soudainement devenu nécessaire. L’expédition d’armes létales par le Canada à l’Ukraine, par exemple. Le Canada, le pays des Casques bleus pour le maintien de la paix, préférait au départ soutenir l’armée ukrainienne avec du matériel de protection. Des casques et des gilets pare-balles.
Je ne minimise pas l’importance de l’envoi d’équipements de protection. Ils sont certainement nécessaires pour protéger les milliers de civils, n’ayant aucun vécu militaire, qui prennent bravement les armes pour défendre leur pays face à l’envahisseur.
Soulignons au passage que leur courage suscite l’admiration. Surtout dans le monde confortable de 2022. Une Ukrainienne me racontait la semaine dernière à LCN que son conjoint travaillait comme informaticien jusqu’à mercredi dernier. Vendredi, ce père de famille dans la quarantaine patrouillait dans les rues de Kyïv, une Kalachnikov dans les mains.
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Il faut des armes
Mais le matériel de protection ne suffit pas à repousser un ennemi qui attaque avec des avions de chasse, des missiles et des chars d’assaut. Le gouvernement canadien a donc décidé de faire le pas de plus : envoyer des armes de guerre, du matériel létal.
Nous nous demandions si le Canada allait oser. Lorsque j’ai entendu l’annonce, j’ai été fier. Notre pays se tient debout, notre pays fait ce qu’il n’avait pas prévu de faire pour réagir à une agression qui n’aurait jamais dû survenir.
Si nous applaudissons collectivement la bravoure des Ukrainiens, si nous misons sur leur capacité de stopper les dérives expansionnistes de Poutine, il faut au moins leur fournir le matériel nécessaire.
Poutine a proféré des menaces à l’endroit des pays qui aideraient l’Ukraine de la sorte. Le Canada refuse de plier face aux menaces. La chose à faire. De toute façon, la meilleure protection face à un sanguinaire comme Poutine, c’est que l’Occident présente un front uni.
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Unité
D’ailleurs, c’est exactement ce qui est en train de faire dérailler la stratégie à moyen terme du président russe : l’unité contre lui. L’OTAN montrait des signes de faiblesse et de division depuis plusieurs années. L’invasion de Poutine a fait la démonstration de la nécessité de cet accord de protection mutuelle. Et les pays membres de l’OTAN affichent une nouvelle détermination.
L’Union européenne vivait des divergences d’intérêt et une baisse de leadership. Elle a fait preuve d’unité dans l’action en orchestrant rapidement toutes les réponses à la déclaration de guerre russe. Et l’Union européenne s’est jointe aux efforts de ses membres pour orchestrer un apport significatif en armement à l’Ukraine.
Dans ce concert d’unité, le Canada joue honorablement son rôle. Il faudra rester à la hauteur, peut-être longtemps.