Nickelback au Festival d’été de Québec: des Plaines remplies, des bombes et Talk

Cédric Bélanger
Ordinaire, la programmation 2024? Du réchauffé, Nickelback? Allez dire ça aux dizaines de milliers de personnes qui ont rempli les plaines d’Abraham, jeudi soir, pour observer le groupe canadien donner un coup d’envoi musclé, et agrémenté d’une belle surprise, au Festival d’été 2024.
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Même si leur dernier concert en ville remontait à tout juste un an, au Centre Vidéotron, les fidèles admirateurs des rockeurs albertains mal-aimés n’ont pas boudé leur plaisir.
Cellulaires brandis bien haut, ils ont chanté avec le groupe la ballade Far Away et ont jubilé quand les bombes radiophoniques Animals, Burn It To The Ground, Photograph et How You Remind Me ont retenti dans l’impeccable système de son des Plaines.
C’était pourtant, à quelques chansons près, le même spectacle que celui vu l’an passé: mêmes vidéos d’animation de poursuite automobile projetées sur les écrans géants, mêmes tentatives laborieuses de Chad Kroeger et de Ryan Peake de nous parler en français, le tout pimenté de jets de flammes insérés à des moments stratégiques.

Surprise, Talk s’amène
Or, quand Nickelback a lancé sa prestation au son de l’entraînante San Quentin, seule pièce de son plus récent album, Get Rollin’, au programme, on ne pouvait que s’incliner devant la force de frappe du groupe. Son rock dopé à la testostérone sonnait comme une tonne de briques.
Le groupe a aussi eu la bonne idée d’envoyer des faire-part. On a d’abord vu Max Kerman, chanteur d’Arkells, qui venait de livrer une superbe première partie, venir chanter Hero avec ses compatriotes canadiens.

Le clou de la soirée a cependant été l’apparition inattendue du chanteur ontarien Talk, dont la carrière a pris son envol après avoir joué sur les Plaines en 2022 et en 2023.
Ils ont commencé par chanter un petit bout de Run Away To Mars, pépite d’or du répertoire de Talk, puis le duo d’un soir a entonné Rockstar pour conclure cette sympathique visite.
Comme en IMAX
S’il n’y a rien à redire sur le plan de l’exécution, on aurait aimé que le groupe coupe dans son bavardage pour ajouter quelques chansons. Quinze titres en 90 minutes, pour un groupe de cette envergure, c’est peu.

Pour ce qui est des nouveaux écrans géants du Festival d’été, disons simplement que, pour les spectateurs les plus près de la scène, ça donne l’impression de regarder un concert en IMAX.
C’est vraiment gros. On a hâte de voir ce qu’en feront les autres têtes d’affiche de ce FEQ bien amorcé.
La liste des chansons de Nickelback
- San Quentin
- Savin' Me
- Far Away
- Animals
- Someday
- Worthy To Say
- Figured You Out
- When We Stand Together
- This Afternoon
- Hero (avec Max Kerman)
- Photograph
- Run Away To Mars (extrait - avec Talk)
- Rockstar (avec Talk)
- How You Remind Me
Rappel
- Gotta Be Somebody
- Burn It To The Ground
Arkells: folies contagieuses

Il faut vraiment être un grincheux des ligues majeures pour ne pas embarquer dans les folies contagieuses d’Arkells. Programmé juste avant Nickelback, le groupe ontarien aux mélodies pop-rock enlevantes, réputé pour ses concerts hyper énergiques, a joué comme s’il était la tête d’affiche de la soirée.
Sans rien enlever à l’apport des musiciens – il fallait voir Tony Carone jouer avec un pied sur son clavier –, le charismatique chanteur Max Kerman s’avère la vedette vers qui tous les yeux sont tournés.
Il a été bienveillant quand il a demandé qu’on aide un spectateur victime d’un malaise, généreux quand il a permis à un technicien de jouer de la batterie pour le remercier d’un service rendu et il a même tenté d’apprendre quelques expressions québécoises, avec un succès relatif.
Il a même réussi à lancer une minifête disco-rock au parterre en chantant la bilingue Dance With You, dont il partage les parties vocales avec Cœur de pirate sur album. Il fallait voir les spectateurs se hisser sur les épaules d’un ami à sa demande.
JJ Wilde: sur les traces de Janis

Héritière des Pat Benatar, Alanis Morissette et Janis Joplin, dont elle a repris avec panache la redoutable Piece of My Heart, l’Ontarienne de 32 ans JJ Wilde a confirmé son statut d’étoile montante du rock canadien en début de soirée.
Chez l’autre solitude, on la célèbre déjà. Connue pour son succès The Rush, elle a accompli l’exploit de remporter le Juno de l’album rock de l’année en 2021, pour Ruthless, une première pour une femme en un quart de siècle.
À Québec, où elle chantait pour la première fois, il y a du travail à faire, mais sa voix grave et puissante de même que des mélodies rock portées par des guitares incisives ont piqué notre curiosité. La revoir dans un contexte plus intime pourrait faire pencher définitivement la balance en sa faveur.