Nickelback au Centre Vidéotron: retrouvailles enflammées


Cédric Bélanger
Dire du mal de Nickelback a beau être une activité prisée depuis presque 20 ans, il faut rendre à César ce qui appartient à César: sur la scène du Centre Vidéotron, par un beau lundi soir de début d’été, le groupe canadien a rappelé qu’il mérite tout l’amour que lui a confessé une foule enthousiaste d’environ 11 000 personnes lors du premier concert de la tournée Get Rollin’.
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Non, Nickelback n’est pas la réincarnation des Beatles ni des émules de Radiohead. Réinventer le rock n’est pas sa tasse de thé.
Il faut cependant admettre que pour créer des vers d’oreille avec deux guitares, une basse et une batterie, la bande de Chad Kroeger, qui sera au Centre Bell de Montréal mercredi soir, possède un certain talent.
Des succès, il n’en manquait d’ailleurs pas lors de ces retrouvailles enflammées de Nickelback avec Québec, 16 ans après son dernier concert chez nous, au Festival d'été.
L’électrisante Animals, la rassembleuse How You Remind Me, l’incendiaire Burn It to the Ground, puis Photograph en version acoustique: toutes les chansons qui ont envahi les ondes des stations de radio FM depuis 2001 étaient au programme, au grand plaisir d’un public qui s’est amusé à scander des «olé, olé» appréciatifs.
«Toute une foule pour un lundi», a constaté avec plaisir Chad Kroeger.
«J’ai mal à la gorge...»
Dans un spectacle qui ne manquait pas de jets de flammes, de jeux de lumière assortis et de séquences animées sur l’écran géant, le quatuor a surtout cherché à établir un lien avec les Québécois en testant, de façon plus ou moins convaincante et à satiété, leur connaissance de la langue française, après une semaine à répéter dans la capitale.
Amusants d’abord, les «je t’aime» de Kroeger et «j’ai mal à la gorge» de Ryan Peake ont fini par devenir lassants et par casser le rythme, cela dit sans vouloir leur couper l’envie d’apprendre la langue de Vigneault et Leclerc.
Au rayon des petits bonis sympathiques, l’apparition d’un dénommé Marco Landry, qui a eu la chance de chanter Rockstar avec ses idoles après avoir gagné un concours radiophonique, a fait mouche. «N’oublie pas, YouTube est éternel», avait pris la peine de l’aviser un Chad Kroeger taquin.
Exploiter son répertoire
En près de 1 h 45 min, Kroeger, Peake, Mike Kroeger et Daniel Adair ont revisé une vingtaine de chansons.
Du petit dernier Get Rollin’ paru en 2022, Nickelback a fait un usage modéré. Seuls trois titres de cet album ont réussi à se tailler une place sur le menu de la soirée. Du lot, Chad Kroeger a prédit que le groupe chantera Those Days jusqu’à la fin de sa carrière, mais nous réserverons notre jugement à cet effet.
Pour le reste, les rockeurs canadiens se sont concentrés sur leurs albums des années 2000, avec une préférence marquée pour les pièces d'All The Right Reasons.
C’est à cette époque qu’ils ont bâti leur fonds de commerce et ils ont l’intelligence, comme tout bon groupe rock, d’exploiter les forces de leur répertoire afin de donner à leurs clients ce que ceux-ci leur réclament, effets pyrotechniques en prime.