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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Nickel: le ministre de l’Environnement «isolé»

Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, lors d'une annonce concernant la lutte contre les changements climatiques, à Québec, le 28 mars dernier.
Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, lors d'une annonce concernant la lutte contre les changements climatiques, à Québec, le 28 mars dernier. Photo d'archives Stevens Leblanc
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Nicolas Lachance et Taïeb Moalla

2022-04-28T15:50:22Z
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Le Port de Québec «est plus sensible» que le ministre de l’Environnement dans le dossier du nickel, plaident les partis d'opposition, qui constatent que Benoit Charette est plus «isolé que jamais» avec son règlement pour rehausser la norme d’émission.

• À lire aussi: Le Port réclame à son tour le report du nouveau règlement

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Le règlement permettant un rehaussement significatif des seuils de concentration de nickel dans l’air entre en vigueur aujourd’hui, après des semaines de débats houleux à Québec.  

Dans une missive, le Port de Québec a joint sa voix à celles de plusieurs groupes citoyens, mercredi, en demandant au gouvernement Legault de reporter l’application du nouveau règlement sur le nickel.  

«C'est quand même incroyable que le port de Québec soit plus sensible à l'acceptabilité sociale, que le port de Québec écoute plus les citoyens que le ministre de l'Environnement lui-même. Résultat, le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, il est plus isolé que jamais sur ce dossier-là», a indiqué Gabriel Nadeau-Dubois lors d’une mêlée de presse ce matin, demandant la démission du ministre Charette.  

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois
Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois Photo Stevens Leblanc

Même son de cloche au Parti québécois, qui, jeudi matin, a déposé une motion au Salon bleu afin de réclamer l’application du principe de précaution, pour une énième fois, dans ce dossier. La motion a été battue par le gouvernement.  

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«Avec cette dernière demande du Port de Québec, le gouvernement est plus que jamais isolé. Il n’a d’autre choix que de suspendre l’application de son règlement insensé», a déclaré le député Sylvain Gaudreault.  

La porte-parole libérale Isabelle Melançon a aussi soutenu que le ministre était «isolé» et qu’il devait revenir sur sa décision pour protéger la santé des résidents de Limoilou.  

Bisbille entre le port et le ministre

Mercredi, le PDG du Port, Mario Girard, réagissait à une déclaration du ministre Charette demandant au Port de faire preuve de plus de transparence.

Photo d'archives Stevens Leblanc
Photo d'archives Stevens Leblanc

Rappelant que l’organisation portuaire possédait déjà des stations d’échantillonnage sur le territoire du Port de Québec, il a regretté son refus présumé de partager les données.  

«Je les invite à [...] les partager, ces données-là [...] Pour une raison que je m’explique mal, ils ne veulent pas nous donner accès aux données de ces stations», a-t-il déploré. 

Dans une lettre envoyée au ministre de l’Environnement Benoit Charette, le PDG affirme que jamais les membres de son organisation ou lui-même n’ont eu connaissance d'une telle requête de la part du ministre.  

«Nous sommes très ouverts à partager avec les experts et les autorités compétentes les données de nos stations dans la communauté, celles qui sont en mesure de contribuer à répondre aux inquiétudes des citoyens», a-t-il écrit, ajoutant que les gens sont inquiets à Limoilou. «Je vous invite à les écouter et à leur parler. Cela va au-delà de la politique. Devant ces préoccupations légitimes, ne serait-il pas souhaitable de prendre quelques semaines supplémentaires pour bien rassurer ces citoyens? Où est l’urgence?» 

Le ministre contredit le Port

Lors de la période de questions, ce matin, le ministre Charette a contredit à son tour le Port de Québec, signalant qu’il devait «reparler» aujourd’hui aux autorités de l’organisation. 

«Le Port de Québec connaît très bien nos attentes en termes d’informations qui sont nécessaires pour pouvoir avoir un portrait juste de la situation», a signalé M. Charette.  

Rappelons que le conseil municipal de Québec et plusieurs groupes citoyens, particulièrement de la Basse-Ville de Québec, se sont opposés à cette législation. 

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