Nickel dans l’air: Québec demande une meilleure collaboration du Port


Nicolas Lachance
Le ministre de l’Environnement demande au Port de Québec d’être plus transparent dans le dossier du nickel dans l’air, alors que les solidaires lui réclament la suspension de son règlement qui haussera la norme ce jeudi.
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Critiqué de toute part, le règlement permettant un rehaussement significatif des seuils de concentration de nickel dans l’air entrera en vigueur jeudi. Le ministre de l’Environnement, Benoît Charette, ne compte pas reculer, malgré les multiples demandes et critiques des partis de l'opposition, citoyens, experts et du maire de Québec
Il a toutefois demandé une meilleure collaboration du Port de Québec dans ce dossier.
L’organisation portuaire possède déjà des stations d’échantillonnage sur le territoire du port de Québec. Or, elle refuse de partager les données.
«Je les invite à nous les partager, ces données-là. Nous, ce que l’on veut, c’est le portrait le plus juste de la situation et on a besoin de ces données. C’est un appel qu’on a fait au port, c’est un appel qui a été fait à mon homologue fédéral et on va espérer une réponse favorable», a déclaré Benoît Charette lors d’une mêlée de presse mercredi. «Pour une raison que je m’explique mal, ils ne veulent pas nous donner accès aux données de ces stations.»
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Selon lui, ce refus ne signifie toutefois pas que le port a quelque chose à cacher. Je ne présume pas de résultats défavorables. Mais, on ne reconnaît pas encore à sa juste valeur la compétence du ministère de l’Environnement chez certains dirigeants du port. Mais, ça ne veut pas dire que les résultats ne sont pas bons», a-t-il mentionné.
Suspendre le règlement
Le solidaire Sol Zanetti estime que le ministre essaie de détourner l’attention avec cette demande qu’il qualifie de communication politique. «Il fait des demandes qu'il sait qu'il n'a pas le pouvoir d'exiger», a indiqué l’élu, réclamant la suspension du règlement.
«Lundi, on a fait un point de presse pour demander au ministre Charette de reculer sur la norme de nickel puis de revenir à l'ancienne. Il n'a toujours pas bougé. Aujourd'hui, une journée avant la date fatidique, on lui demande au moins de suspendre le décret jusqu'à ce qu'une vraie étude indépendante, qui tienne compte de toutes les critiques méthodologiques et scientifiques, voie le jour.»
- Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec Claudel Pétrin-Desrosiers, présidente de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement, sur QUB radio:
Manque de transparence
De son côté, la cheffe de Transition Québec à la Ville de Québec, Jackie Smith, a salué mercredi la décision du conseil de quartier de Lairet de claquer la porte du Comité de vigilance des activités portuaires (CVAP).
«J’ai siégé en tant que citoyenne au CVAP et moi aussi je trouvais que c’était un dîner de cons, parce que les citoyens n’ont pas la capacité de savoir ce qui se passe. Il n’y a pas de transparence de la part du ministère de l’Environnement et du Port de Québec», a-t-elle laissé tomber.
À quelques heures de l’entrée en vigueur du nouveau règlement, la conseillère de Limoilou a de nouveau appelé le gouvernement Legault à «reculer sur sa décision inacceptable» de quintupler le seuil quotidien permis de concentration de nickel dans l’air ambiant.
Interrogée au sujet de la création récente d’un groupe de travail chargé de brosser un portrait de la contamination de l’air à Limoilou, Mme Smith a affirmé qu’il s’agit d’une «perte de temps» et d’un «comité bidon».
– Avec la collaboration de Taïeb Moalla