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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Mort de Jacques Côté à Lac-Saint-Charles: Kim Lebel n’est plus un «accusé à haut risque»

Le trentenaire, qui a tué son voisin Jacques Côté, a promis au juge qu’il continuerait de prendre sa médication

Kim Lebel a été déclaré non criminellement responsable de la mort de Jacques Côté, qu’il a attaqué avec une barre de fer le 6 avril 2022, dans le secteur de Lac-Saint-Charles, à Québec.
Kim Lebel a été déclaré non criminellement responsable de la mort de Jacques Côté, qu’il a attaqué avec une barre de fer le 6 avril 2022, dans le secteur de Lac-Saint-Charles, à Québec. Photo MARCEL TREMBLAY et photo tirée de FACEBOOK
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Photo portrait de Dominique Lelièvre

Dominique Lelièvre

2025-05-22T15:07:36Z
2025-05-22T18:23:29Z
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Kim Lebel, qui a été reconnu non criminellement responsable de la mort violente d’un de ses voisins en raison de ses troubles mentaux, dans le secteur de Lac-Saint-Charles, à Québec, n’est plus considéré par la justice comme un «accusé à haut risque».

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«Je n’étais pas traité pour le bon diagnostic et je n’avais pas la bonne médication [au moment des événements]. Aujourd’hui, j’ai la bonne médication. C’est primordial pour moi de la prendre et d’être conscient de ça», a réagi, en toute fin d’audience, l’homme de 33 ans par visioconférence, jeudi.

Son dossier était de retour en chambre criminelle à la demande de la Commission d’examen des troubles mentaux (CETM), qui a recommandé en février que son statut soit réévalué à la lumière de l’avis favorable de spécialistes.

Celui-ci encadrait de façon contraignante la détention de Lebel dans un hôpital psychiatrique, empêchant par exemple la mise en place d’un plan de sorties progressives qui a été proposé par sa psychiatre traitante pour «amorcer une réinsertion sociale».

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Un conseil du juge

Or, l’état de Lebel s’est stabilisé; il «comprend la nature de sa maladie» et le statu quo pourrait être contre-productif, rapporte la décision de la CETM.

Le ministère public a décidé de ne pas s’opposer à la révocation du statut à «haut risque». Le juge Carl Thibault l’a donc accordée à Kim Lebel, non sans inciter fortement le trentenaire à ne plus jamais négliger sa médication.

«Si vous aviez pris votre médication en continu, les événements [ne] seraient probablement jamais arrivés», a lancé le magistrat, en lui souhaitant «bonne chance» pour la suite.

L’après-midi du 6 avril 2022, en pleine crise psychotique dans le quartier résidentiel où il demeurait, Kim Lebel s’est attaqué à deux véhicules avant de s’acharner avec une barre de fer sur la victime, Jacques Côté, qui tentait de le raisonner.

Bien qu’il était connu pour des problèmes psychiatriques depuis longtemps, ce n’est qu’après le drame que son diagnostic s’est précisé et qu’un trouble schizo-affectif a été mis en évidence.

Protection du public

Pour l’instant, Kim Lebel demeure détenu selon les mêmes conditions strictes, mais la CETM aura plus de latitude si elle juge opportun de les assouplir.

«Juridiquement et médicalement, Kim Lebel ne représente plus un danger» suffisant pour être considéré comme un accusé à haut risque, a résumé Me Jean-Sébastien Lebel, procureur au Directeur des poursuites criminelles et pénales.

Toutefois, la protection du public demeure un principe cardinal, selon lui.

«Absence ou levée du statut à haut risque ne veut pas dire aucune protection. Les mêmes possibilités de restriction demeurent, mais maintenant, c’est le Tribunal administratif du Québec qui va gérer ça», indique-t-il.

L’affaire Kim Lebel a fait encore couler beaucoup d’encre dans les derniers mois. Récemment, la Ville de Québec a été visée par deux poursuites civiles déposées par les parents de Kim Lebel et par le fils de Jacques Côté.

De plus, une enquête publique de la coroner Géhane Kamel a soulevé des problèmes dans les processus de la police de Québec et plus généralement dans la prise en charge des patients en santé mentale au Québec.

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