Modération des notes lors des épreuves ministérielles: un plan «d’amélioration» est en branle
Un contrat pour l’élaboration d’un «plan d’action et d’amélioration» de ce processus statistique a été octroyé à un expert


Daphnée Dion-Viens
Près d’un an après avoir promis des «correctifs» concernant la modération des notes lors des épreuves ministérielles, Québec passe à l’action. Un contrat pour l’élaboration d’un «plan d’action et d’amélioration» de ce processus statistique a été octroyé à un expert, qui a jusqu’à la fin mars pour réaliser ses travaux.
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Alors que les épreuves ministérielles ne comptent maintenant que pour 20% de la note finale de l’élève à la fin du secondaire, plusieurs jeunes qui ont bien réussi tout au long de l’année dans une matière ont pourtant eu de mauvaises surprises dans leur bulletin, après avoir échoué à l’épreuve ministérielle.
En juillet, un élève s’est retrouvé en échec en mathématique après l’examen provincial même s’il avait obtenu une note-école de 73% dans son bulletin. Le Journal a rapporté plusieurs cas semblables depuis deux ans.
L’an dernier, l’ancien ministre Jean-François Roberge avait promis des «correctifs», mais les travaux d’analyse sont toujours en cours, a indiqué le ministère de l’Éducation au début de l’été.
Un contrat de 90 000$ a toutefois été récemment octroyé à Dany Laveault, professeur émérite de mesure et d’évaluation à l’Université d’Ottawa.
M. Laveault devra remettre, d’ici le 24 mars, un «plan d’action et d’amélioration concernant la modération statistique des résultats aux examens ministériels».
Des changements pourraient donc être mis en place pour juin 2024, mais il a été impossible d’obtenir davantage de précisions à ce sujet auprès du ministère de l’Éducation.
Un traitement statistique qui ne fait pas l'unanimité
La modération des notes, qui est utilisée par Québec depuis 1974, ne fait toutefois pas l’unanimité.
Ce traitement statistique vise à «rendre l’évaluation équitable pour tous les élèves», explique le ministère, puisque les notes-écoles peuvent varier d’un enseignant à l’autre, selon leur niveau d’exigences. Le processus vise à éviter les «notes bonbons» ou encore les évaluations trop sévères.
Si plusieurs jeunes du même groupe obtiennent des résultats à l’épreuve ministérielle beaucoup plus bas que la note accordée par leur enseignant pendant l’année scolaire, celle-ci sera revue à la baisse. L’inverse est aussi vrai.
Dans le réseau scolaire, des enseignants défendent bec et ongles la modération des notes, alors que d’autres s’y opposent.
La grogne à son égard a pris de la vigueur depuis deux ans, alors que la pondération des épreuves ministérielles est passée de 50% à 20% de la note finale de l’élève après la pandémie.
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