Meurtres en Saskatchewan: une «violence sans nom» alimentée par la drogue?
Agence QMI
Les attaques au couteau qui ont décimé les trois communautés formant la nation crie de James Smith, en Saskatchewan, pourraient être liées à la drogue, a laissé entendre le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines, Bobby Cameron.
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Dimanche, la police a annoncé enquêter sur les meurtres de 10 personnes, tandis que 15 autres ont été blessées par des attaques au couteau survenues à 13 endroits différents, tôt dimanche matin. Deux suspects, Damien Sanderson et Myles Sanderson, étaient toujours en cavale 24 heures plus tard.
La Fédération a adressé ses condoléances à la Nation crie de James Smith «à la suite des violences sans nom qui ont coûté la vie à des innocents».
«C’est la destruction à laquelle nous devons faire face lorsque des drogues illégales envahissent nos communautés, et nous demandons que toutes les autorités écoutent les chefs, les conseils et leurs membres pour créer des communautés plus sécuritaires pour nos gens», a dénoncé Bobby Cameron par communiqué.
Selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC), «certaines victimes ont été ciblées par les suspects tandis que d’autres ont été attaquées au hasard».
Cavale
Tout porte à croire que les deux principaux suspects ont pris la fuite vers le sud de la province à bord d’un Nissan Rogue noir immatriculé «119 MPI», qui a été aperçu à Regina dimanche peu avant midi.
Tôt lundi matin, le chef du service de police de Régina, Evan Bray, a confirmé dans un vidéo publié sur Twitter que «malheureusement, les deux suspects sont toujours en fuite, malgré les efforts déployés toute la nuit par la GRC et la police de Régina».
«Nous n’arrêterons pas cette enquête tant que nous n’aurons pas arrêté ces deux personnes», a-t-il assuré.
«Il y a beaucoup de douleur, beaucoup d’anxiété dans notre province et dans notre communauté ce matin et toute la journée de dimanche», a ajouté le chef de police, en ajoutant que toute personne qui aurait des informations sur les deux suspects peut contacter les autorités.
La GRC maintenait, lundi matin, une alerte publique dans les trois provinces des Prairies, demandant aux citoyens de rester à l’abri chez eux et de demeurer prudent face aux étrangers qui tenteraient de rentrer chez eux. Elle demande également de ne pas approcher les deux suspects ou encore de ne pas prendre des étrangers en auto-stop.
La police fédérale a prévu de faire le point en matinée sur la traque des fugitifs.
Damien Sanderson mesure 1,73 m (5 pi 7 po) et pèse 70 kg (155 livres). Il a les cheveux noirs et les yeux bruns. Myles Sanderson mesure 1,85 m (6 pi 1 po) et pèse 91 kg (200 livres). Il a également les cheveux noirs et les yeux bruns.
Des attaques «horribles et déchirantes»
Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a offert ses condoléances aux proches des victimes, sur Twitter, et a tenu à remercier les autorités pour leur travail.
«Il n'y a pas de mots pour décrire adéquatement la douleur et la perte causées par cette violence insensée. Toute la Saskatchewan pleure avec les victimes et leurs familles», a déclaré M. Moe.
Le premier ministre Justin Trudeau a également réagi en début de soirée, dimanche, en qualifiant ces attaques d’«horribles et déchirantes».
«Mes pensées vont à ceux qui ont perdu un proche et à ceux qui ont été blessés», a-t-il dit.
«Nous surveillons la situation de près et conseillons vivement à tout le monde de suivre les mises à jour des autorités locales. Merci à tous les courageux premiers intervenants pour leurs efforts sur le terrain», a ajouté M Trudeau.
Le premier ministre du Québec a lui aussi apporté ses condoléances aux familles et proches des victimes. «Quelle terrible tragédie. J’aimerais offrir mes plus sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes. Mes pensées accompagnent également tous les blessés», a déclaré François Legault.