Meurtre de Patricia Sirois: une voisine décrit le chaos dans les minutes suivant le drame

Dominique Lelièvre | Journal de Québec
Une femme du voisinage est venue raconter au jury lundi matin le chaos et la «peur» qu’elle a ressentie dans les minutes suivant le meurtre de Patricia Sirois à Saint-Raymond en 2021.
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Le 10 septembre 2021 sur la rue Marlène, Priscille Carrier profitait d’une soirée agréable avec des proches autour d’un feu quand le groupe a entendu quatre ou cinq coups de feu.
Ils n’y ont pas fait plus attention puisque ce genre de détonation est assez «commun» à cette période de l’année avec la petite chasse.
Mais dans les minutes suivantes, un véhicule a attiré son attention puisqu’il s’approchait très tranquillement, duquel émanaient des cris et des pleurs.
Mme Carrier, qui est aussi militaire, a d’abord cru à une chicane de couple, puis à un malheureux accident, avant de découvrir peu à peu l’ampleur de l’horreur qui venait de se jouer.
Elle s’est approchée et a aperçu ce qui semblait être une autre femme à l’extérieur du véhicule avec les bras insérés dans l’habitacle. «Toé, ferme ta gueule pis crisse ton camp», lui aurait dit cette femme.
«Automatiquement, j’ai pris mon cellulaire puis j’ai composé le 911», a relaté la voisine, lors d’un témoignage émotif au palais de justice de Québec.
«C'est grave»
Dans son appel 911 qui a été diffusé devant le tribunal, on l’entend dire, d’un ton de plus en plus inquiet, “arrête le char!”, “la fille est inconsciente dans le char” et “il y a un bébé qui pleure en arrière”, notamment.
«Là, c’est vraiment grave», dit-elle au répartiteur.
Elle a fracassé la vitre du côté passager afin d’accéder à la console et d’immobiliser le véhicule, puis s’est dirigée vers la conductrice pour lui porter assistance.
Il s’agissait de Patricia Sirois, froidement abattue par son voisin Martin Lévesque, lui-même un ex-militaire, alors qu’elle conduisait sa voiture avec ses deux jeunes enfants à l’arrière.
«La dame était attachée. Tout s’est fait très vite. J’ai dit “madame!” en voulant la détacher et en levant les yeux vers sa tête. Puis là, bien, automatiquement, je [ne] l’ai même pas détachée... en fait j’ai compris qu’il n’y avait plus rien à faire», a laissé tomber Mme Carrier.
À partir de ce moment, elle a accordé toute son attention aux deux enfants, allant les rejoindre vers la banquette arrière.
«Je me suis assise dans le milieu, face à eux, puis j’ai mis ma main sur eux autres et je leur ai dit “salut, les amours, c’est correct” puis je les ai réconfortés», a décrit Mme Carrier.
Arrestation
Les policiers sont arrivés et elle a amené dans ses bras les bambins un peu plus loin, mais elle n’était pas au bout de ses peines.
«J’ai entendu craquer dans le petit boisé», situé tout près. «Là, j’ai ressenti un peu la peur [...] j’ai ressenti du danger», a-t-elle déclaré.
Elle a donné l’information aux policiers qui sont allés appréhender le suspect.
«J’entends un homme crier “je me rends, je me rends”. J’entends des policiers qui crient “couche-toi à terre, couche-toi à terre!”», se souvient la jeune femme.
Elle est finalement allée se réfugier dans la maison d’une citoyenne.
Le procès de Martin Lévesque se poursuit lundi après-midi, avec l’écoute de son interrogatoire réalisé dans la nuit du 10 septembre 2021 par un enquêteur de la Sûreté du Québec.