Meurtre de Patricia Sirois: un véritable arsenal retrouvé chez l'accusé

Pierre-Paul Biron | Journal de Québec
En entrant dans la résidence du présumé meurtrier de Patricia Sirois le soir du 10 septembre 2021 à Saint-Raymond, c’est tout un arsenal de guerre prêt pour utilisation que les policiers ont découvert chez l’ancien militaire.
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Armes longues chargées, revolver 357, pistolet 9mm, coffres remplis de munitions, la collection d’armes de l’accusé a de quoi donner froid dans le dos quand on sait comment s’est tragiquement terminé la vie de sa voisine.

D’abord, si les projectiles ayant atteint Patricia Sirois et ayant été retrouvé dans sa voiture sont de calibre 9 mm, Martin Lévesque a été interpellé dans un petit boisé tout près de l’endroit où la voiture s’est arrêtée avec une autre arme à la main.

Quand les policiers ont procédé à son arrestation, Lévesque avait en sa possession une arme longue de type AR-15 chargé et équipé d’une lunette de vision nocturne.
Selon la couronne, l’homme de 50 ans a déposé son arme quand les policiers l’ont sommé de le faire, mais il aurait résisté à son arrestation.

«Mon arme était pointée sur lui et il va me dire à plusieurs reprises: ''Tire moi, vas-y tire moi''», a exposé au procès mercredi le premier patrouilleur arrivé sur les lieux, l'agent Guillaume Belleau-Boutin.
Munitions en quantité
À l’intérieur de la résidence, dans la chambre principale, les agents ont trouvé un arsenal composé du pistolet 9 mm ayant servi au meurtre, un revolver 357 et quatre autres armes longues.
Quatre des six armes étaient chargées et prêtes à servir.

Une autre arme longue a été retrouvée dans un coffret au sous-sol et une autre dans un coffre.
Niveau munitions, les cachettes de Lévesque étaient nombreuses selon la preuve présentée en ouverture du procès.
Des lots de balles étaient stockés dans des boites de fer, tandis que des chargeurs prêts à servir s’entassaient dans des coffres de bois disposés un peu partout dans la résidence a exposé le technicien en identité judiciaire qui a photographié les scènes du crime.

«Pour les armes, on les détaille habituellement une par une, mais pour les munitions, si je les avais faites individuellement, je serais encore là aujourd’hui», a illustré le policier Danny Godin pour décrire l’ampleur des réserves de balles de l’accusé.

Tuée de six balles
Patricia Sirois a été froidement abattue par son voisin Martin Lévesque le 10 septembre 2021, sur la rue Marlène à Saint-Raymond, là où elle demeurait.
En passant devant la maison de l’accusé en voiture, ce dernier a fait feu à six reprises, atteignant la mère de famille de 4 balles à la tête, d’une à l’épaule et d’une dernière au dos.

Fait troublant, le meurtre s’est déroulé sous le regard horrifié des deux jeunes enfants de la femme de 35 ans.
Ces derniers, assis à l’arrière du véhicule, n’ont toutefois pas été blessés, même si une balle s'est logée dans la porte arrière côté passager, près d'un siège de bébé.
La trajectoire préliminaire établie par les photos déposées en preuve montre que la balle aurait atteint Patricia Sirois, avant de traverser le siège passager et de s'arrêter dans la porte arrière.

Le projectile a été retrouvé dans le porte-gobelet de la porte.
Martin Lévesque a admis en ouverture de procès être celui qui avait tiré les coups de feu mortels.
Or, il plaidera la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.
L’ancien militaire, déployé à plusieurs reprises en mission à l’étranger, devrait plaider le rôle du syndrome de stress post-traumatique qui l’afflige pour expliquer le drame qui s’est joué ce soir-là.
Élément à noter, le conjoint de la victime est lui aussi militaire. Il était en déploiement en Lettonie au moment du drame.