Meurtre de Meriem Boundaoui: un deuxième suspect et quatre autres complices arrêtés
Laurent Lavoie et Michael Nguyen
Un deuxième suspect de 27 ans lié au meurtre de l’adolescente Meriem Boundaoui et quatre autres complices ont été arrêtés par la police de Montréal, un coup de filet qui doit servir de leçon aux criminels, estime un proche de la victime.
• À lire aussi: [PHOTOS] Les policiers fouillent un terrain boisé à la recherche de l’arme du crime
• À lire aussi: Accusé pour le meurtre d’une adolescente de 15 ans
«Les responsables directement et activement impliqués dans ce meurtre ont été appréhendés», a confirmé la directrice par intérim du SPVM, Sophie Roy.
Parmi les cinq individus épinglés, tous âgés de 22 à 27 ans, un d’entre eux est directement impliqué dans le meurtre de Meriem. Les autres feront face à des chefs d’accusations allant de voies de faits avec lésions à trafic de stupéfiants.
Lundi, Salim Touaibi a été accusé du meurtre au premier degré de l’adolescente de 15 ans, soit la plus grave infraction au Code criminel.
Assise avec un ami dans un véhicule, Meriem Boundaoui avait été touchée à la tête lorsque deux individus cagoulés ont ouvert le feu en direction d’un groupe de jeunes dans l’arrondissement Saint-Léonard, en février 2021.

Coup de barre
Quelque 16 mois plus tard, ce coup de barre du SPVM doit entraîner une prise de conscience chez les groupes criminalisés, espère Samir Bouchoul, le beau-frère de Meriem.
«On ne peut pas la ramener, c’est fini, elle est morte», lance-t-il. Mais, «j’aimerais bien que ce message donne une bonne leçon aux autres [criminels].»
«Ça passe le message que le SPVM ne baissera jamais les bras», ajoute également la cheffe Sophie Roy.
La jeune femme s’est retrouvée à la mauvaise place, au mauvais moment, au cœur d’un conflit entre deux groupes qui a été déclenché dans les semaines précédentes, a rappelé le commandant de la Section des crimes majeurs, Paul Verreault.
Selon nos informations, c’était plutôt le conducteur du véhicule, où prenait place la victime, qui était dans la mire des tireurs.
L’arme du crime demeure introuvable.
Perquisition payante
Les deux principaux suspects du meurtre étaient déjà connus des policiers.
Salim Touaibi, pour sa part, était déjà détenu pour avoir eu chez lui un pistolet de marque Glock, un chargeur de haute capacité ainsi qu’un silencieux.
Cette découverte avait été faite lors d’une perquisition à son domicile de Montréal-Nord en mars dernier.
«Un rapport d’expertise indique la présence de son ADN sur l’arme», a expliqué à la cour Me Eric Poudrier de la Couronne.
Dans ce dossier, l’accusé de 26 ans a plaidé coupable au début du mois, mais sa sentence ne devrait être prononcée qu’en septembre.
Une autre victime
Mais du même coup, Touaibi s’en était sorti d’accusations beaucoup plus graves, soit de vol qualifié avec une fausse arme à feu, de séquestration et de braquage d’arme à feu.
Le crime aurait été commis sur un homme en juin 2021, soit quatre mois à peine après l’assassinat de l’adolescente de 15 ans.
Dans ce dossier, la Couronne et la police avaient tout fait pour rassurer la victime qui craignait pour sa sécurité.
L’enquêteure au dossier était même allée la chercher à son domicile pour l’amener au palais de justice de Montréal, mais juste avant son témoignage, l’homme est parti.
«Il m’a expliqué qu’il était trop stressé, que [témoigner] ce n’était pas fait pour lui, avait dit l’enquêteure à une juge. Il pleurait, j’ai essayé de lui dire qu’il y avait des ressources, mais il a quitté en pleurant.»
Face à cette situation, la Couronne n’a pas eu le choix que d’annoncer n’avoir aucune preuve à offrir, si bien que Touaibi a été acquitté dans cette affaire.
«Il y a toujours possibilité d’avoir des mesures qui sont mises en place pour protéger témoins et victimes», a indiqué au Journal la directrice par intérim du SPVM, Sophie Roy.
-Avec Maxime Deland, Agence QMI