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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Meurtre de Marie-Chantale Desjardins: son tueur, Réal Courtemanche, déclaré coupable 31 ans plus tard

Un dossier réglé plus de trois décennies après la mort de la fillette de 10 ans

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Photo portrait de Jonathan Tremblay

Jonathan Tremblay

2025-10-10T14:35:00Z
2025-10-10T14:36:09Z
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Trahi par son ADN, le meurtrier de Marie-Chantale Desjardins, assassinée à Rosemère alors qu’elle n’avait que 10 ans, a écopé d’une peine de prison à vie vendredi qui clôt une affaire vieille de 31 ans.

«Cette sentence est exceptionnelle et reflète la gravité du crime, et le fait que Réal Courtemanche s’est attaqué à ce que la société a de plus précieux, ses enfants», a déclaré hier Me Alexandre Dubois, de la Couronne.

Vêtu d’un manteau de travail vert, l’air nerveux et le teint rouge au box des accusés, l’homme de 63 ans a admis la preuve qui pesait contre lui vendredi, au palais de justice de Saint-Jérôme.

Il a aussitôt été déclaré coupable du meurtre non prémédité de la petite Marie-Chantale.

Marie-Chantale Desjardins, 10 ans, qui est décédée en juillet 1994
Marie-Chantale Desjardins, 10 ans, qui est décédée en juillet 1994 Photo d'archives
Partie jouer

Le crime est survenu en juillet 1994 à Rosemère, sur la Rive-Nord de Montréal.

Le criminel venait tout juste de sortir de prison et séjournait chez son frère, à 2 km du lieu du drame.

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Ce jour-là, Marie-Chantale était allée jouer à L’Alternative, un lieu où se rassemblaient les jeunes.

Vers 15 h, elle quittait avec deux sœurs pour aller chez elles.

Puis, vers 17 h 30, elle partait à bicyclette afin de rentrer souper chez elle.

Dans un dépanneur

La fillette a ensuite été aperçue vers 18h dans un dépanneur, puis plus rien.

Dès que sa disparition a été rapportée à la police de Sainte-Thérèse, vers 22 h, une intervention policière, citoyenne et médiatique s’est rapidement déclenchée.

Sa dépouille a été découverte quatre jours après sa disparition, dans un boisé situé à l’arrière du centre commercial Place Rosemère.

C’était à 750 mètres du dépanneur.

Homicide violent

Son vélo jaune, ses clés, une bague et une cassette de musique se trouvaient non loin.

Le vélo jaune de Marie-Chantale Desjardins, retrouvé près de son corps, à Rosemère, en juillet 1994. LE JOURNAL DE MONTRÉAL/AGENCE QMI
Le vélo jaune de Marie-Chantale Desjardins, retrouvé près de son corps, à Rosemère, en juillet 1994. LE JOURNAL DE MONTRÉAL/AGENCE QMI Photo d'archives

Son cadavre portait des marques évidentes de violence au dos, et sa tête était fortement enfoncée dans le sol, sous une souche d’arbre. Un pantalon en jean vert lui couvrait le visage.

La cause de son décès? Une suffocation externe ou la strangulation, selon l’exposé des faits.

Tout indique qu’elle aurait été attaquée par-derrière.

Ce meurtre s’est produit à une période où plusieurs enfants et jeunes femmes avaient été portées disparues et tuées.

Archives de reportages publiés au moment de la disparition ainsi que de la découverte du corps de Marie-Chantale Desjardins, 10 ans, en juillet 1994, à Rosemère. Photo archives
Archives de reportages publiés au moment de la disparition ainsi que de la découverte du corps de Marie-Chantale Desjardins, 10 ans, en juillet 1994, à Rosemère. Photo archives archives
Grâce à l'ADN

Il a fallu près de 30 ans avant que les autorités puissent accuser un suspect grâce à la génétique.

«Un prélèvement effectué dans le cadre de l’enquête révèle la présence du profil génétique de la victime et de l’accusé», a affirmé Me Dubois, sans préciser les méthodes d’enquête.

Me Alexandre Dubois, procureur de la Couronne, a répondu aux médias à sa sortie de la salle de cour, le 10 octobre 2025.
Me Alexandre Dubois, procureur de la Couronne, a répondu aux médias à sa sortie de la salle de cour, le 10 octobre 2025. MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

Courtemanche a été arrêté en décembre 2023.

Il purgeait alors une peine indéterminée, lui qui est considéré comme un délinquant dangereux depuis 2014.

Il a été condamné plus de 75 fois pour une multitude de crimes à travers la province.

Les deux parties ont suggéré au tribunal que Courtemanche n’ait pas de possibilité de demande de libération conditionnelle avant 25 ans, ce qui relèverait de l’exception.

La décision sera rendue le 10 novembre.

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