Meurtre de Marie-Chantale Desjardins: la juge aurait voulu hurler «coupable!»
Le meurtrier Réal Courtemanche a été déclaré coupable de meurtre non prémédité vendredi matin à Saint-Jérôme

Jonathan Tremblay
La juge qui a déclaré Réal Courtemanche coupable du meurtre de la petite Marie-Chantale Desjardins, vendredi matin, était émue au point où elle aurait voulu hurler «coupable!».
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«Je deviens très souvent émotive. On n’est pas des robots. Mais dans ce cas-ci, si j’avais pu hurler “je déclare l’accusé coupable”, je l’aurais fait», a dit la juge Hélène Di Salvo à la suite de l’émouvant témoignage de la mère de la victime.
«Si je pouvais dire ce que je pense, je le ferais. Ma toge m’empêche de dire des choses», a-t-elle poursuivi dans la salle de cour au palais de justice de Saint-Jérôme.

Réal Courtemanche venait tout juste d’être déclaré coupable du meurtre non prémédité de la fillette de 10 ans, survenu le ou vers le 16 juillet 1994. Il écopera d’une peine de prison à vie.
« L’avancée scientifique de l’ADN vous a rattrapé, a résumé la magistrate. Ce qui est frappant dans ce dossier, c’est que non seulement, c’est le crime le plus grave au code criminel : le meurtre. En plus, c’est le meurtre d’une petite fille de 10 ans. Comment vous avez pu, M. Courtemanche, mener cette vie de criminel pendant toutes ces années en ayant ce meurtre sur la conscience? Je pense que ce que je vois aujourd’hui atteint certainement, dans l’horreur de la situation, [...] vraiment le plus laid de l’humain que j’ai pu voir. »
Circonstances sordides
Le crime a été perpétré dans des circonstances sordides, à Rosemère. Il avait frappé tout le Québec à une période où plusieurs assassinats de la sorte avaient été commis.
«Tout le monde a été touché par cette histoire et on le sera encore longtemps», a rappelé la juge Di Salvo.
«On s’attend à des horreurs, a-t-elle soutenu. On se dit qu’on aura tout vu. Ça fait longtemps que je fais ce métier-là. Et on finit par croire qu’on n’aura jamais tout vu.»