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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Meurtre de Marie-Chantale Desjardins: «Vous porterez ce regard que vous avez éteint jusqu’à votre dernier souffle»

31 ans plus tard, la mère de la fillette assassinée en 1994 à Rosemère s’adresse au tueur

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Photo portrait de Jonathan Tremblay

Jonathan Tremblay

2025-10-10T15:05:00Z
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La mère de Marie-Chantale Desjardins s’est adressée vendredi matin directement au tueur de sa fille après qu’il a finalement reconnu son crime, 31 ans plus tard.

«Rien ne pourra jamais réparer la perte de mon enfant. Sa voix, son rire, ses rêves, tout cela a été arraché à notre famille par votre geste», a lancé avec émotions Sylvie Desjardins au coupable Réal Courtemanche, assis au banc des accusés du palais de justice de Saint-Jérôme.

L’homme de 63 ans venait de reconnaître avoir tué sa fille de 10 ans.

Réal Courtemanche, à gauche, tenant le sac de sport.
Réal Courtemanche, à gauche, tenant le sac de sport. Photo d'archives, Agence QMI (Yves Charlebois)

Le meurtre est survenu dans des circonstances scabreuses, le 16 juillet 1994.

Vide immense

Malgré sa douleur immense, la mère de Marie-Chantale Desjardins tenait à prendre la parole afin d’honorer la mémoire de sa fille et de faire face à son assassin.

Marie-Chantale Desjardins victime de meurtre en 1994
Marie-Chantale Desjardins victime de meurtre en 1994

«Écoutez bien ceci, Réal. Vous avez cru ôter une vie. Mais, en vérité, vous avez seulement ajouté du poids à votre propre existence, car la mort ne se termine pas par un corps qui tombe. Elle commence par la conscience de celui qui l’a donnée», a-t-elle philosophé.

«Vous porterez ce silence, ce vide, ce regard que vous avez éteint jusqu’à votre dernier souffle, a poursuivi Mme Desjardins. Et ce jour-là, quand vous serez seul face à vous-même, vous comprendrez que la vraie prison n’est pas faite de murs, mais de ce que l’on fait et que l’on ne peut plus défaire.»

«Votre acte a créé un vide immense, mais il ne définira pas notre histoire.»

Lumière et bonté

La mère de la victime a profité de l’occasion pour rappeler que sa fille représentait «la lumière, la bonté, l’espoir» et était «une personne aimée, pleine de vie, qui méritait de grandir, d’aimer et d’être aimée».

«Que nous continuons à faire vivre son nom avec amour. Que Marie-Chantale repose en paix», a soufflé Mme Desjardins.

«Aujourd’hui, la justice doit faire son œuvre. Que cette sentence soit un rappel. La vie humaine a une valeur sacrée et personne n’a le droit d’y mettre fin», a-t-elle soutenu.

La maman a également pris le temps de remercier tous les acteurs du système qui ont fait preuve de persévérance à travers les années afin que la vérité soit révélée et justice soit rendue.

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