Meurtre dans Limoilou: «Mon gars, ce n’est pas un ange, mais ce n’est pas un tueur», affirme le père de l'accusé

Jérémy Bernier et Vincent Desbiens
Une histoire de vol de drogue qui a mal tourné serait à l’origine du meurtre qui a coûté la vie à un jeune homme de 23 ans à Limoilou, en début de semaine, selon les proches de la victime et de l'accusé.
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«Ça m’a fait de la peine [...] Je sais bien que mon gars, ce n’est pas un ange, mais ce n’est pas un tueur. Il n’est pas violent», affirme Joël Dubé, contacté par Le Journal.
C’est son fils, Keven Labrie-Dubé, qui a été accusé du meurtre non prémédité d’Ali Bolduc Chouaïby, un jeune homme de 23 ans, mardi. Des témoins ont indiqué qu’une querelle est survenue entre les deux individus avant que Bolduc Chouaïby soit mortellement poignardé à l’abdomen.

Même si M. Dubé confirme l’implication de son fils dans le milieu de la drogue, il assure que ce dernier n’aurait jamais attenté à la vie d’autrui sans raison.
«Le flo qu’il [aurait] tué, il a dit à du monde [de son entourage] qu’il s’en allait braquer quelqu’un. Je suis convaincu que Keven a agi en légitime défense», soutient le père, toujours ébranlé par les événements.
«Déloader»
Valérie Lacasse, une amie de la famille qui connaît Ali Bolduc Chouaïby depuis une dizaine d’années, a sensiblement la même version de l'histoire.
«C’est arrivé quelquefois qu’Ali rentrait chez des vendeurs de drogue et qu’il leur volait de la drogue. C’est ce qu’on appelle déloader, dans le jargon des bums. Je suis sûre à 90% que c’est ce qui est arrivé», déplore-t-elle.

La mère de famille avait hébergé le jeune homme chez elle quelques jours, une semaine à peine avant la tragédie. À son départ, M. Chouaïby lui aurait affirmé qu’il allait commencer une thérapie pour se remettre dans le droit chemin.
«Il était tellement heureux d’avoir eu une place [...] Il n’a pas eu une vie facile, mais c’était un garçon tellement gentil, poli et attentionné», souffle Valérie Lacasse, un trémolo dans la gorge.
Deuxième meurtre
Désirant lui offrir des funérailles «dignes de ce nom», Mme Lacasse a mis sur pied une campagne de sociofinancement sur la plateforme GoFundMe dans le but d’amasser des dons.
«C’est comme si on ne le réalisait pas encore. Sa famille est complètement démolie. J’aimerais ça qu’il parte au moins en ayant une belle fin», soupire-t-elle.
Rappelons que ce tragique événement est le deuxième meurtre à survenir sur le territoire de la Ville de Québec depuis le début de l’année. Gilles Gosselin, un itinérant de 54 ans, aurait été battu à mort par deux hommes à la marina Saint-Roch en avril dernier.