Meurtre dans Limoilou: assassinée pour avoir aidé une victime d’agression sexuelle

Jérémy Bernier
La jeune femme de 19 ans qui a été retrouvée sans vie dans Limoilou, dans la nuit de mercredi à jeudi, aurait été tuée pour avoir aidé une victime à dénoncer une agression sexuelle.
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Daphnée Jolivet pourrait donc avoir été victime de représailles, d’après diverses sources au fait du dossier qui ont préféré garder l’anonymat.
Cette dernière aurait incité une jeune femme à dénoncer son agresseur aux autorités, en 2022. La personne impliquée dans cette affaire est actuellement en attente d’un procès dans un autre dossier en cours.

Rappelons que la jeune femme de 19 ans a été retrouvée sans vie dans le sous-sol de sa résidence familiale, aux côtés d’un adolescent de 16 ans qui a été grièvement blessé. Une arme blanche aurait été utilisée pour les agresser.
C’est l’arrestation d’un autre jeune de 16 ans pour conduite avec facultés affaiblies et vol de véhicule qui a mené les autorités à la macabre découverte. Son rôle dans toute cette histoire n’a toutefois pas été établi pour le moment.
Une femme attentionnée
Bouleversés par les événements, des amis peinent toujours à comprendre ce qui a pu pousser l’assassin à s’en prendre à une «femme si douce».
«Elle était tellement attentionnée avec tout le monde, on a tous de la misère à y croire. J’aurais voulu avoir le temps de lui dire qu’elle comptait beaucoup pour moi», souffle Gabrielle Guay, une amie de la victime depuis plusieurs années.
La nouvelle a eu l’effet d’une bombe dans l’entourage de la jeune femme qui étudiait en technique d’éducation spécialisée. Elle n’avait «aucune fréquentation louche», estiment des amis contactés par Le Journal.

«C’était une femme si douce, exceptionnelle. Elle choisissait bien ses amies, elle ne se serait jamais frottée à du monde peu fréquentable», lance Marie-Ève Boîteau, amie de Mme Jolivet depuis l’école primaire.
«Personne n'est en sécurité»
Vu l’attaque invraisemblable dont la jeune femme a été victime, sans compter les autres meurtres survenus dans le secteur depuis le début de l’année, plusieurs se posent des questions quant à leur propre sécurité.

«Je pense que tout le monde se sent un peu en danger présentement. Si une femme comme Daphnée a pu être attaquée comme ça, personne n’est en sécurité», déplore Gabrielle Guay.
Un cœur « gros comme ça »
À l’instar de son cercle d’amis, ses collègues du Centre Mgr Marcoux (CMM) ont peine à croire qu’ils ne reverront plus le sourire discret que Daphnée Jolivet lançait en passant la porte.
« Ç’a été un bouleversement pour tout le monde quand on a appris la nouvelle. Daphnée, elle a passé énormément de temps au centre dans sa vie. Jeune, elle venait au camp de jour ici et elle participait souvent aux activités, puis elle a été animatrice pendant plusieurs étés », raconte le directeur général, Olivier Mercier.
Depuis un an, la jeune femme était animatrice communautaire de l’Adozone. Chaque semaine, elle passait des soirées en compagnie d’adolescents qui fréquentent le CMM. Elle organisait des activités et des sorties pour leur offrir un environnement positif et leur permettre de tisser des liens entre eux.
« Il faut avoir le cœur gros comme ça et une patience exemplaire pour travailler avec cette clientèle-là et Daphnée avait ces belles qualités », constate une collègue rencontrée par Le Journal.
- Avec la collaboration d'Elisa Cloutier et Vincent Desbiens
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