Meurtre d’une jeune femme: grande opération de visibilité à Limoilou

Jérémy Bernier et Dominique Lelièvre
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) ne ménage aucun effort pour identifier et traduire en justice le ou les responsables du meurtre sordide d’une adolescente de 19 ans dans un domicile familial de Limoilou.
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Le corps de police a déployé vendredi sur le terrain plusieurs de ses agents, enquêteurs et patrouilleurs, dans le cadre d’une opération de «proximité» visant à rassurer la population et à recueillir de nouveaux indices.
Ils se sont rendus sur la rue Geneviève-Lamarre, où s’est produit le drame et dans les environs.
On ignore encore qui a enlevé la vie de la victime Daphnée Jolivet, 19 ans. On a toutefois pu apprendre que l’état de l’adolescent de 16 ans, qui a aussi été grièvement blessé dans le triste événement, s’est stabilisé. On ne craint plus pour sa vie.

«Actuellement, le Service de police de la Ville de Québec déploie toutes les ressources nécessaires pour être en mesure d’identifier le suspect, procéder à son arrestation et le traduire devant les tribunaux», a affirmé Gaétan Marcotte, directeur adjoint aux enquêtes et services spécialisés.
Pas aléatoire
Selon des informations obtenues par Le Journal, les deux jeunes victimes n’auraient pas été ciblées de manière aléatoire. Le SPVQ n’a toutefois pas confirmé cette information, disant être très prudent dans ses communications afin de ne pas nuire à son enquête.
Le policier Marcotte a insisté pour dire que la ville demeure sécuritaire, même s’il s’agit du sixième meurtre cette année à Québec et du quatrième à Limoilou.
«Nous recherchons les auteurs pour les traduire devant la justice. Depuis le début de l’année, nous avons procédé à cinq arrestations en lien avec ces six événements et nous avons déposé des accusations de meurtre au premier et deuxième degré», a-t-il soutenu.

Les policiers ont fait du porte-à-porte sous la pluie battante pour solliciter l’aide de la population.
Le SPVQ demande aux gens de porter une attention particulière à tout élément, présence d’individu ou de véhicule dans le secteur de la rue Geneviève-Lamarre et au-delà qui pourrait leur paraître suspect. Et ce, que ce soit le jour du drame ou dans les semaines précédentes.
«Des fois, une petite information que vous pouvez juger non essentielle, non pertinente, peut nous permettre d’attacher les fils, le fil des événements et nous, de faire la lumière sur un paquet de choses», a déclaré M. Marcotte.

Un poste de commandement était encore sur place, vendredi, sur la rue Geneviève-Lamarre. Le public peut s’y présenter pour donner l’information. Il peut aussi se présenter à un poste de police ou appeler la ligne 641-AGIR.
«Nous sommes des partenaires pour maintenir la paix et l’ordre. Vous êtes nos yeux et nos oreilles, partagez vos informations.»

Questionné sur un éventuel regain d'activité des bandes criminelles cette année sur le territoire du SPVQ, M. Marcotte a répondu que ce n'est pas un phénomène «nouveau» et que «le service de police est au courant de ce qui se passe sur son territoire» mais qu'il est «trop tôt» pour faire des liens avec les derniers événements.
«Ce que je peux vous dire pour rassurer la population, c’est que dans les six derniers meurtres qu’on a eus sur notre territoire, il y en a que c’est relié à des problèmes de santé mentale, il y en a que c’est relié à des problèmes de consommation de stupéfiants et on en a un actuellement qui serait relié au niveau du crime organisé.»
Arme blanche
Rappelons que Daphnée Jolivet a été victime d’un meurtre à l’arme blanche dans la nuit de mercredi à jeudi, sur la rue Geneviève-Lamarre. C’est l’arrestation d’un suspect de 16 ans pour conduite avec les facultés affaiblies et vol de voiture qui a mené les autorités à découvrir les victimes. Son lien avec les crimes violents survenus sur la rue Geneviève-Lamarre n’a toutefois pas encore été établi.
La police de Québec affirme qu’il y a actuellement une vaste collaboration de toutes les divisions de son organisation pour faire la lumière dans cette affaire.
Retour en cour du jeune arrêté
Le jeune homme de 16 ans qui a été arrêté à la suite d’une embardée dans le véhicule volé qui a permis aux policiers de remonter la trace jusqu’à la résidence où s’est joué le drame était de retour devant la cour vendredi matin. Il fait face à trois chefs d’accusation, soit conduite avec les facultés affaiblies, conduite avec plus de 80 mg d’alcool par 100 ml de sang et de vol de véhicule à moteur.
Après avoir comparu par voie téléphonique la veille, le jeune homme était présent physiquement au tribunal de la jeunesse pour renoncer à la tenue de son enquête préliminaire dans le délai prévu de trois jours. Ses parents étaient également dans la salle.
Le dossier de l’adolescent a été remis à vendredi prochain.
«D’ici là, l’enquête se poursuit», a indiqué Me Hugo Breton, procureur de la couronne.
Le jeune suspect demeurera détenu jusqu’à son retour en cour dans une unité fermée du Gouvernail, un centre jeunesse de Québec.
Toute personne ayant de l’information en lien avec ce meurtre est invitée à communiquer avec le 418 641-2447.
— Avec la collaboration de Pierre-Paul Biron
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