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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Menaces de mort: l’heure est aux idées au parlement et non pas à la grogne, affirme Marwah Rizqy en critiquant Éric Duhaime

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Nicolas Lachance | Bureau parlementaire

2022-09-01T14:56:01Z
2022-09-01T23:59:08Z
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Victime de menaces de mort, la députée libérale Marwah Rizqy accuse le chef conservateur Éric Duhaime de «canaliser la haine et la colère» pour se faire élire. Elle plaide que l’Assemblée nationale a besoin «d’idées» et non de «grogne».   

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«Si votre legs démocratique c’est de vous dire que vous allez canaliser la haine et la colère, c’est un très mauvais legs démocratique. Il faut peut-être reconsidérer la raison pourquoi vous voulez faire votre entrée au parlement», a affirmé la députée sortante de Saint-Laurent.   

Écoutez l'entrevue avec la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier à l’émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 10 h 20 via QUB radio : 

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Récemment victime de menace de mort, Mme Rizqy a fait cette déclaration visant Éric Duhaime jeudi matin à Sherbrooke, en compagnie de la cheffe Dominique Anglade. 

«On ne veut pas de grogne au parlement, on veut des gens avec de la stature, des gens qui veulent travailler pour faire avancer le Québec et qui ont des propositions», a déclaré l’élue sollicite un nouveau mandat.  

Est-ce que vous visez Éric Duhaime? a demandé une journaliste. «Clairement», «oui», a répondu la libérale. 

Changement de ton 

Hier, Mme Rizqy avait refusé de viser une formation ou un chef en particulier afin d’expliquer ce climat de haine qui prend de l’ampleur au Québec et qui plane sur la campagne électorale.  

Sa cheffe, Dominique Anglade, est d’ailleurs restée sur cette position jeudi matin, soutenant que «tous» ont «une responsabilité de calmer le jeu pour avoir une campagne qui puisse se dérouler sereinement.» 

Est-ce que Mme Rizqy a envoyé un message de calme? 

«Je sais que Mme Rizqy a été particulièrement troublée et je peux le comprendre. Je me rappelle moi-même, femme enceinte, ce que ça signifie, tu es en campagne, etc. Je comprends très bien tout ce qu’on peut vivre comme émotion par rapport à ça. On a besoin de s’assurer de la sécurité de tout le monde. Et, encore une fois, tout le monde a une responsabilité de calmer le jeu», a affirmé Dominique Anglade.  

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En juin dernier, Éric Duhaime avait affirmé vouloir se servir de la grogne pour faire des gains politiques.  

«Notre objectif, c'était justement de prendre toute cette grogne qui était à l'extérieur du parlement, puis de la faire entrer dans les murs du parlement, et c'est encore ça notre objectif», avait-il dit lors d’un point de presse à L’Assemblée nationale.   

Bouton de panique 

Le début de la campagne électorale est marqué par des actes de violence.  

Le bureau de comté du libéral Enrico Ciconne a été cambriolé et vandalisé, quelques jours après des menaces de mort à l’endroit de sa collègue Marwah Rizqy, qui réclame, à nouveau ce matin, davantage de mesures de sécurité pour les députés. 

Mme Rizqy souhaite que les élus puissent avoir accès à des boutons de panique s’ils le désirent afin de se sentir en sécurité.  

«Ça permet de géolocaliser un élu rapidement si jamais il y a une menace qui est ressentie», a-t-elle indiqué.  

«Puis, lorsque la menace passe de virtuelle à réelle, je ne pense pas qu’un élu a besoin de quémander des mesures supplémentaires. Il faut que le protocole change. Le climat a changé, il faut que l’Assemblée nationale s’ajuste.»  

L’élue soutient que dans son cas, la Sûreté du Québec et le SPVM ont fait leur travail, mais qu’ils avaient des limites juridiques en raison de son statut d’élue.  

«La sécurité personnelle des élues relève de l’Assemblée nationale», relate-t-elle.  

Réactions des autres chefs 

Le premier ministre sortant a demandé aux autres chefs d'éviter «d’attiser la colère». 

François Legault juge «vraiment inacceptable» que des députés aient été la cible d’actes de violence. Il a interpellé la Sûreté du Québec afin que les candidats puissent se sentir en sécurité.  

Lors d’une visite en Beauce, en début de semaine, M. Legault a accusé le chef conservateur Éric Duhaime d’agir de façon irresponsable, en rappelant qu’il a déjà invité ses militants à l’aider à faire entrer la grogne au Parlement.  

Le chef caquiste lui reproche d’utiliser cet argument «pour essayer de gagner des votes». 

Gabriel Nadeau-Dubois de Québec solidaire a de nouveau refusé, jeudi, de cibler nommément la formation d’Éric Duhaime, mais a fait référence à un de ses candidats en faveur d’armer les enseignants dans les écoles. 

«Je n’ai pas envie de faire de la politique partisane avec ça, dit le porte-parole de QS. Mais en même temps, je vois des idées circuler au Québec qui me foutent la trouille.» 

- avec la collaboration de Patrick Bellerose et Marc-André Gagnon et Geneviève Lajoie, Bureau parlementaire

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