Menacé, Éric Caire ne démissionnera pas
Le ministre Caire a reçu des menaces pour avoir renoncé à sa promesse d’un 3e lien autoroutier

Nicolas Lachance
Le ministre Éric Caire a fait l’objet de menaces depuis que la CAQ a renoncé à sa promesse phare d’un troisième lien autoroutier. Appuyé par le premier ministre, il refuse de s’excuser et de démissionner pour cette promesse rompue.
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Éric Caire comprend la grogne des citoyens. Il refuse néanmoins de s’excuser et de démissionner.
«Je comprends que les citoyens peuvent être en colère. C’est ce que je ressens. Ceci étant dit, les citoyens m’ont fait confiance l’automne dernier à l’élection et j’espère qu’ils continuent à me faire confiance.», a-t-il déclaré. «La décision que nous prenons, elle est rationnelle.»
Le premier ministre a réitéré sa pleine confiance. «Ce n’est pas le ministre de la cybersécurité qui a pris la décision, c’est moi.», a indiqué François Legault.
Entre-temps, le ministre de la Cybersécurité et du Numérique a indiqué qu’il a reçu des menaces et qu’il a dû communiquer avec les policiers depuis l’annonce, mercredi dernier, de l’abandon du troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis. Il n’a pas tenu à commenter davantage ces menaces.
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Pas de démission
M. Caire affirme qu’il ne doit pas des excuses à ses citoyens pour avoir rompu sa promesse, mais qu’il leur doit «des explications.»
En 2018, Éric Caire avait affirmé que «s’il y a un recul de la CAQ» pour le troisième lien, il démissionnerait.
«Ce sera ça, sinon je n’en suis pas. Ce projet-là me tient à cœur. Je sais qu’on est accusés de faire ça pour solliciter des votes, mais je vous dirais que, dans mon cas, ça n’a rien à voir», avait-il déclaré. Tout juste avant la dernière élection, l’an dernier, il avait réitéré qu’il s’agissait d’un projet pour lequel il était prêt à se battre jusqu’à sa «dernière goutte de sang.»
Selon lui, le contexte n’est plus le même. «Je ne veux pas démissionner parce que le contexte a changé. Écoutez, il y a eu une pandémie qui change la morphologie de la société [...] Ça a des impacts sur les déplacements», a-t-il expliqué, plaidant que le télétravail a modifié les habitudes des automobilistes.
Puis, même si le chef du Parti conservateur Éric Duhaime réussit à amasser plus de 30 000 signatures réclamant son départ, Éric Caire, restera en poste.

L’élu de La Peltrie avait lui-même, de 2011, présenté un projet de loi pour destituer, à l’aide d’une pétition, un député qui ne respectait pas ses engagements.
«Une pétition administrée par le Parti conservateur ne faisait pas partie des propositions que j’ai faites il y a 12 ans», a-t-il dit, signalant que M. Duhaime faisait tout ça pour rien.
Défendre le transport collectif
Le député Éric Caire qui était contre le tramway et les voies réservées aux autobus n’est plus.
Aujourd’hui, M. Caire soutient qu’il fera la promotion du projet de troisième lien exclusif au transport collectif, centre-ville à centre-ville.
«Les gens n’abandonneront pas leur auto, mais on peut changer notre mode de transport», a-t-il indiqué.
Il en fera la promotion, surtout si l’accent «est mis sur la desserte des banlieues» et les «voies dédiées», précise-t-il, souhaitant même que le projet se réalise «le plus rapidement possible».
«Il faut qu’on sécurise les gens: ce projet-là va se réaliser», a-t-il promis.