Même les projets de moins de 5 MW devraient être approuvés, selon Michael Sabia
Le PDG d’Hydro-Québec n’entend pas brancher automatiquement les petits projets


David Descôteaux
Les projets qui vont nécessiter moins de 5 mégawatts (MW), par exemple des petites usines, des manufactures ou certains magasins à grande surface, ne seront pas automatiquement acceptés par Hydro-Québec, a dit mardi le nouveau PDG de la société d’État, Michael Sabia. Hydro contredit son PDG et assure qu’elle demeure obligée de brancher ces projets.
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En réponse à une question du PDG de la chambre de commerce, Michel Leblanc, qui lui demandait si Hydro-Québec allait s’engager à fournir l’électricité à tout projet nécessitant moins de 5 MW, et ce peu importe le projet, M. Sabia a répondu «pas nécessairement».
«Selon moi, il faut deux critères, a-t-il dit. D’abord, des retombées économiques. Ça veut dire développer une chaîne d’approvisionnement ici au Québec et des emplois durables, qui seront le résultat de cet investissement», a-t-il dit devant un parterre de gens d’affaires, lors d’un événement organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain mardi.
«Ensuite, y a-t-il une probabilité raisonnable [de] créer une industrie avec un avantage compétitif mondial et qui sera durable? a poursuivi M. Sabia. Ces deux critères devraient nous guider dans la prise de décision.»
Rappelons qu’en février, Québec a adopté le projet de loi 2. Celui-ci fait notamment en sorte que le gouvernement, en collaboration avec Hydro-Québec, sélectionne les projets de grande puissance, soit les projets de 5 MW et plus. Auparavant, la société d’État était dans l’obligation de desservir les projets requérant moins de 50 MW.
Les propos tenus par Michael Sabia laissent donc croire qu’Hydro-Québec ne serait plus obligée de desservir les projets toujours sous sa responsabilité, soit ceux de moins de 5 MW. Mais ce n’est pas le cas, dit Hydro-Québec.
«M. Sabia référait simplement à ses perspectives personnelles à haut niveau sur les projets qui pourraient avoir les bénéfices les plus durables pour le Québec», tempère Maxence Huard-Lefebvre, d’Hydro-Québec. Ce dernier assure que sous 5 MW, l’obligation de raccorder est «claire» pour Hydro-Québec. «Il n’y a pas d’intention de changement aux orientations actuelles à ce sujet», précise-t-il.
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