Trump en bonne position pour battre Harris: méfiez-vous de la lune de miel démocrate et des sondages

Gabriel Ouimet

2024-09-04T20:28:42Z

L’entrée en scène spectaculaire de Kamala Harris dans la course électorale américaine a permis au Parti démocrate de prendre l’avance dans les sondages nationaux. Même si ce revirement était inespéré il y a un mois à peine, il est trop tôt pour célébrer du côté démocrate: une victoire contre Donald Trump est loin d’être assurée.

Depuis quelques semaines, l’enthousiasme des démocrates peut donner l’impression que la vice-présidente s’est creusé une avance confortable. Ce n’est toutefois pas le cas, puisque l’élection du 5 novembre prochain se décidera dans une poignée d’États où le vote risque d’être très serré.

«Quand on regarde la moyenne des sondages dans les sept États clés qui pourraient faire pencher l’élection, aucun des deux candidats n’a une avance claire. Ça pourrait difficilement être plus serré», explique le chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand, Rafael Jacob.

Dans le Wisconsin et le Michigan, Kamala Harris profiterait d’une avance entre un et trois points de pourcentage, selon une compilation de sondage effectuée par le média américain Vox.

De son côté, Donald Trump posséderait une avance de moins d’un point de pourcentage en Caroline du Nord.

Dans les autres États clés – Pennsylvanie, Georgie, Nevada et Arizona –, les sondages varient et ne permettent pas d’identifier de meneur clair.

Des appuis à Trump sous-estimés?

Une autre raison pour laquelle les démocrates doivent rester prudents: les sondages se trompent souvent.

Lors des deux dernières présidentielles américaines, en 2020 et 2016, les sondeurs avaient en effet sous-estimé les appuis à Donald Trump, rappelle Rafael Jacob.

«Il y a plusieurs facteurs qui expliquent cela. Le principal, c’est le fait que les électeurs de Trump sont plus difficiles à joindre. Certains ne veulent simplement pas participer aux sondages, alors que d’autres ne veulent pas avouer qu’ils votent pour Trump», détaille le chercheur.

«Aussi, les électeurs scolarisés répondent davantage aux sondages et l’électorat de Trump est majoritairement constitué de gens qui ne détiennent pas de diplôme universitaire», ajoute-t-il.

Un désir de changement

Une chose est sûre depuis le retrait de Joe Biden: les Américains veulent du changement.

Ce qui est moins clair, toutefois, c’est de savoir qui, entre Donald Trump et Kamala Harris, incarne le mieux ce changement, estime Rafael Jacob.

Les débats entre les deux candidats, dont le premier devrait avoir lieu le 10 septembre prochain, seront donc cruciaux et pourraient faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

Lors de ces débats, Harris et Trump auront l’occasion de convaincre les électeurs américains qu’ils ont les meilleurs plans pour s’attaquer aux problèmes qui les préoccupent le plus: l’économie et l’immigration. À l’heure actuelle, aucun des deux n’a réussi à s’imposer clairement sur ces deux objets.