Le conte de fées de Victoria Mboko se poursuit à l’Omnium Banque Nationale de Montréal
Mylène Richard
Victoria Mboko s’est pris la tête à deux mains, ne réalisant pas ce qu’il lui arrivait sous les «Olé, olé, olé!» du public. Elle venait d’atteindre pour la première fois le quatrième tour d’un tournoi WTA 1000 devant ses nouveaux admirateurs à Montréal.
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L’étoile montante du tennis a continué de conquérir le cœur des amateurs de tennis québécois jeudi soir, étant la seule Canadienne toujours en lice à l’Omnium Banque Nationale de Montréal.
Revenant de l’arrière après avoir laissé échapper la première manche, Mboko a retrouvé ses esprits en l’emportant 1-6, 6-3 et 6-0 devant une Marie Bouzkova fortement diminuée lors du set ultime.
«Je suis si fatiguée, il est tard. Merci pour votre soutien, ça m’a tellement aidée. C’est fantastique de pouvoir célébrer avec vous, a dit la gagnante en entrevue, sur le court central du Stade IGA. [...] Je ne sais pas quoi dire de plus.»
Bouzkova, qui venait de triompher à Prague, a dû recevoir des traitements entre les deuxième et troisième manches. Malgré un bandage à la cuisse droite, elle n’a pas été en mesure de courir toutes les balles comme elle l’avait fait depuis le début de la rencontre.
Mauvais début
Au cours du set initial, Mboko a semblé surprise par l’aplomb de la 39e mondiale. La Tchèque de 27 ans avait réponse à tout et peinturait les lignes.
Il faut dire que l’Ontarienne de 18 ans n’était pas à son mieux, éprouvant des difficultés au service – ce qui est normalement son arme de prédilection – et commettant pas moins de 17 fautes directes.
Une réinitialisation
Après une petite visite au vestiaire, c’est une toute nouvelle Mboko que les spectateurs ont retrouvée, l’accueillant même en faisant la vague dans les estrades.
«Je sentais que j’avais été ébranlée au départ. J’ai voulu aller aux toilettes pour faire une réinitialisation et prendre mon temps. Je voulais entamer le set suivant avec une nouvelle mentalité et ç’a été un peu utile», a expliqué celle qui a reçu une invitation des organisateurs.
La 85e raquette au monde a bousculé son adversaire avec sa puissance et n’a jamais abandonné quand Bouzkova a rétréci l’écart. Jouant avec plus de mordant, «Vicky» a enlevé la deuxième manche avec une réaction qui voulait tout dire: poing serré, elle a lâché un cri de joie, enflammant la foule.
Puis, le dernier engagement n’a été qu’une formalité pour Mboko. Courageuse, Bouzkova a voulu terminer le match, même si elle n’était plus l’ombre d’elle-même.
Face à la favorite
Au prochain tour, samedi, Mboko aura un gros défi en affrontant la première tête de série de la compétition, l’Américaine Coco Gauff, à qui elle avait réussi à soutirer une manche à Rome, en mai.
«Elle est excellente, a reconnu Gauff jeudi. Je l’ai affrontée sur la terre battue, alors ce sera différent sur le dur. Elle acquiert de plus en plus d’expérience sur le circuit en affrontant des joueuses de l’élite.»
«Ce sera un duel ardu. Elle joue présentement comme l’une des meilleures au monde. Son classement va bientôt refléter son talent. Ce ne sera pas facile», a prédit Gauff.
▶ Le dernier match de la soirée au Stade IGA s'est soldée par une victoire de la Kazakhe Elena Rybakina, neuvième favorite, face à la Roumaine Jacqueline Cristian, 6-0 et 7-6(5).
