M’Billi en a assez d’envoyer des messages
Il veut une chance de se faire valoir en championnat du monde

Dave Lévesque
SHAWINIGAN | Christian M’Billi avait dit à Mark Heffron qu’il verra samedi soir quand l’Anglais avait évoqué qu’il lui ferait passer un mauvais quart d’heure.
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Heffron n’a attendu que 30 secondes pour comprendre l’ampleur de l’erreur qu’il avait commise en conférence de presse.
M’Billi l’a envoyé au sol avec une puissante gauche au foie qui a fait grimacer l’Anglais qui va sûrement trouver son retour en avion un brin long.
Et surtout, M’Billi a lancé un message, un autre, aux boxeurs super-moyens (168 lb). Et il en a assez d’attendre.
«J’en ai un peu marre de parler de message depuis deux ans. Les messages sont envoyés, je continue d’avancer, Christian M’Billi est dans la catégorie et c’est la prochaine superstar de la catégorie.»
Avancer
On n’accusera donc pas M’Billi d’être faussement modeste, mais on ne pourra pas non plus l’accuser d’être trop confiant. Au sommet de son art, M’Billi (27-0, 23 K.-O.) a remporté ses trois derniers combats en six rounds ou moins et il monte en puissance.
Mardi, on annoncera qu’il sera à nouveau la tête d’affiche d’un gala d’envergure au Centre Vidéotron de Québec.
Il y affrontera l’Ukrainien Sergiy Derevyanchenko (15-0, 10 K.-O.), un jalon de plus dans sa montée vers les plus hauts sommets de l’une des catégories les plus prestigieuses de la boxe actuelle.
M’Billi est le premier aspirant du WBC, le second de la WBA et le troisième du WBO et de l’IBF. Tôt ou tard, il faudra qu’on lui offre un combat pour une ceinture ou contre un aspirant aussi bien au mieux classé que lui. C’est une question de respect.
Makhmudov tonne
Arslanbek Makhmudov (19-1, 18 K.-O.) n’a fait qu’une bouchée du Serbe Miljan Rovcanin (27-4, 18 K.-O.) et c’est ce qu’il fallait.
Il revenait d’une première défaite et d’une importante blessure à la main, c’était une question de confiance et de fierté pour le «Lion».
Makhmudov va maintenant devoir démontrer que cette défaite n’était qu’un accident de parcours.
Et il devra aussi démontrer qu’il peut être à l’aise face à un adversaire mobile, ce qui n’était manifestement pas le cas de Rovcanin.
Les jeunes épatent
On a vu de belles choses pendant la sous-carte. Outre Wilkens Mathieu (voir autre texte), Jhon Orobio (9-0, 8 K.-O.) et Christopher Guerrero (11-0, 6 K.-O.) ont donné un bon spectacle.
Orobio a dû se rendre à la décision, mais il a donné une véritable leçon de boxe à son adversaire qui lui a à peine touché au cours des quatre rounds du duel. Orobio est un joyau dans la couronne d’Eye of the Tiger et les choses vont certainement aller de plus en plus vite pour le pugiliste de 20 ans originaire de Colombie.
Quant à Guerrero, il avait été piqué au vif par les commentaires d’un analyste, après sa sortie à Québec en janvier. Il était notamment question d’un manque de puissance.
Le Montréalais de 23 ans a réglé le cas de l’Américain Kenny Larson (7-2-1, 5 K.-O.) en à peine plus de deux minutes justement avec des coups puissants. Il a démontré qu’il était sérieux pour la suite des choses.