Mark McMorris présente ses excuses à Maxence Parrot
Le planchiste avait insinué que c’est lui qui aurait dû obtenir l’or à l’épreuve de slopestyle


Jessica Lapinski
Le planchiste canadien Mark McMorris a présenté ses excuses à Maxence Parrot, samedi, après avoir affirmé que c’est lui, et non le Québécois, qui aurait dû monter sur la première marche du podium à l’épreuve de slopestyle disputée au début des Jeux.
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« J’ai laissé mes émotions prendre le dessus dans les jours qui ont suivi le slopestyle et je veux sincèrement m’excuser à Max », a écrit McMorris sur Twitter.
I let my emotions get the better of me in the days following slopestyle and I want to sincerely apologize to Max. I’m amazed by what you’ve overcome and I’m extremely proud to have shared the podium with you. Let’s get another one for @teamcanada
— Mark McMorris (@markmcmorris) February 12, 2022
🙌🏼❤️🇨🇦🥇🥉 pic.twitter.com/Ygzkn7jEW6
McMorris, de Regina, avait aussi demandé pardon à Parrot en personne, plus tôt.
« Il est venu me voir dans la journée et s’est excusé pour son manque d’esprit sportif. Je lui ai dit qu’il n’y avait pas de soucis », a dit le Québécois à certains médias sur place.
La descente « de sa vie »
Tous les amateurs de sport canadiens ont vibré lorsqu’ils ont vu Parrot remporter l’or olympique en slopestyle, trois ans à peine après une bataille contre le cancer, le laissant sans masse musculaire ni énergie. En fait, tous, sauf son coéquipier McMorris.
En entrevue à CBC Sports vendredi, l’athlète de 28 ans a déclaré que c’est lui qui aurait dû obtenir l’or au slopestyle à Pékin. L’expérimenté planchiste a dit avoir « effectué ce jour-là [l’une des meilleures descentes] de sa vie ».
McMorris a asséné un autre coup à son compatriote, avançant que « tout le monde dans l’industrie savait ce qui s’était passé ce jour-là ».
Cette pointe, elle fait référence à la prise de planche ratée par l’athlète de Bromont, après un saut effectué au cours de sa descente spectaculaire qui lui a valu une note de 90,96, la meilleure de la finale.
Un réflexe « de vétéran »
Plutôt que de saisir sa planche avec sa main, ce qu’on appelle dans le jargon un grab, Parrot a tenu son genou. Une manœuvre qui aurait pu être pénalisée par les juges, mais qui ne lui a finalement coûté aucun point.
Le frère de Mark McMorris, Craig, analyse les épreuves de planche à neige pour la CBC durant ces Jeux. Selon lui, le réflexe qu’a eu Parrot de saisir son genou en voyant qu’il ne pourrait toucher à sa planche en est un de vétéran.
« Il tourne vraiment vite et les juges doivent donner leurs notes vraiment vite aussi, a-t-il souligné en ondes. Alors [les juges] se disent qu’il a réussi sa prise. »
L’aîné des McMorris affirme aussi que la transmission télévisée à laquelle les juges avaient droit était de mauvaise qualité – il la qualifie de poubelle – et que cela a pu avoir un impact sur leurs notes.
« Je ne m’en cache pas »
Parrot a reconnu sa faute, vendredi.
« Tout le monde sait que j’ai raté ma prise, a affirmé le planchiste à CBC. Je ne m’en cache pas. »
Mais le médaillé d’or ne croit pas que cette erreur a été suffisante pour le faire descendre d’une marche ou deux sur le podium olympique.
« La différence, c’est que [les deux autres médaillés] ont fait plusieurs petites erreurs. Moi j’en ai commis une seule. Elle était plus importante, je suis d’accord. Mais c’est un sport jugé et le fait est que j’ai réussi la descente la plus technique. Non, elle n’était pas parfaite, et je crois que c’est pour cela que je n’ai pas obtenu une note de 100 non plus. »
Ils se respectent
Ancien mentor de McMorris et actuel entraîneur de Parrot, Maxime Hénault croit que son athlète a mérité la note qui lui a été attribuée et la médaille d’or qui en a découlé.
En dépit de l’erreur de son protégé, Hénault pense qu’il devait terminer devant McMorris. Ce dernier a effectué un saut moins complexe et a commis deux fautes dans sa descente, dont une sur les rails.
Le propriétaire du centre Maximise dit que le Bromontois de 27 ans s’est entraîné très fort avec lui l’été dernier afin de présenter des sauts ayant un plus haut coefficient de difficulté aux Jeux.
« Il a été récompensé », affirme-t-il.
Hénault rappelle aussi que ce genre de controverse arrive parfois en slopestyle ou au big air, des sports jugés. Et que, même « s’ils ne s’appellent pas nécessairement pour aller prendre une bière », McMorris et Parrot ont beaucoup de respect l’un pour l’autre.
Les deux planchistes se retrouveront d’ailleurs en début de nuit, lundi, pour les qualifications du big air. Une autre épreuve dans laquelle ils aspirent tous deux à une médaille.
« Je suis impressionné par ce que tu as surmonté et je suis extrêmement fier de partager le podium avec toi. Allons en chercher un autre pour Équipe Canada », a tweeté McMorris, samedi.