Mark Carney prépare-t-il le terrain à un accord commercial imparfait avec Donald Trump?
TVA Nouvelles
Le premier ministre Mark Carney semble mettre la table pour un accord commercial qui ne sera pas en phase avec les demandes de toutes les provinces, selon la professeure à l’école d’études politiques de l’Université d’Ottawa, Geneviève Tellier.
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En entrevue à LCN, elle explique que les premiers ministres des provinces canadiennes, qui sont réunis en Ontario, ne semblent pas en phase concernant la manière de faire face à la menace de tarifs douaniers de 35% qui doivent entrer en vigueur le 1er août.
«Il n'y a pas une solution qui fasse consensus, explique-t-elle. On ne sait pas trop ce que ça va donner comme résultat. Monsieur Carney est en train de nous dire de baisser un peu nos attentes en disant qu'il va continuer à négocier, mais qu'il ne faudrait pas signer une mauvaise entente.»
«Monsieur Legault semblait plutôt dire qu'il aimerait mieux peut-être une mauvaise entente plutôt que pas d'entendre du tout, ajoute-t-elle. D'autres premiers ministres ont d'autres positions. Je pense à Doug Ford, qui a encore le couteau entre les dents et qui dit qu’il faut répliquer, qu’il faut y aller de la méthode forte. Danielle Smith dit non, moi je veux vendre mon pétrole.»
Cette situation complexifie davantage la tâche déjà délicate du chef libéral qui est de négocier avec un Donald Trump qui n’entend pas laisser tomber complètement ses tarifs.
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«C’est vraiment difficile de gérer tout ça, dit-elle. Je dois dire que M. Carney s'en est plutôt bien tiré, hier, parce qu’encore une fois, Doug Ford avait d'excellents mots pour lui. Monsieur Legault aussi, d'ailleurs, et donc, de gérer tout ce monde-là, qui a peut-être des ego, puisqu'ils sont là depuis longtemps, puis ont chacun leur idée, ce n’est vraiment pas facile.»
Le premier ministre a cependant indiqué qu’une éventuelle entente avec le président américain devrait nécessairement être minimalement bénéfique pour le Canada.
«C'est un peu subtil, mais hier, on a eu un nouveau message de sa part qui nous disait qu’il n'y aurait pas d'entente si ce n’est pas bon pour nous, affirme Mme Tellier. J'ai l'impression qu'il est en train de nous dire qu’on va avoir une entente, vous n'allez pas l'aimer, mais fiez-vous sur moi, c'est mieux que rien, puis on n'aura pas fait tant de concessions que ça.»
«Est-ce que c'est vraiment le cas? demande-t-elle. Je ne sais pas, mais c'est le nouveau spin [...] que je semble décortiquer chez le gouvernement fédéral en disant oui, on prépare le terrain, on prépare vos attentes. Il va peut-être avoir d'autres choses qui vont vous surprendre.»
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