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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Legault «ouvert» à un projet de pipeline, si les retombées sont au rendez-vous

L’Ontario, l’Alberta et la Saskatchewan font pression sur le Québec

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Marc-André Gagnon et Patrick Bellerose

2025-07-22T21:35:39Z
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L’Ontario, l’Alberta et la Saskatchewan ont signé mardi une entente pour faciliter la construction de pipelines à travers le pays. Prudent, François Legault se dit «ouvert à analyser» un tel projet, pour autant qu’il y ait des retombées pour le Québec. 

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«Un des enjeux, c’est que si jamais il y a un pipeline, on voudrait utiliser un port du Québec plutôt qu’un port de l’Atlantique», a expliqué le premier ministre du Québec, lors d’un point de presse aux côtés de son homologue de l’Ontario, Doug Ford, au terme de la deuxième journée de la réunion estivale du Conseil de la fédération à Huntsville, dans la région de Muskoka.

En matinée, les premiers ministres Doug Ford, Danielle Smith et Scott Moe ont marqué le coup en signant un mémorandum d’entente visant à faciliter la construction de pipelines, de voies ferrées et d’autres infrastructures énergétiques ou commerciales permettant d’«acheminer les minéraux critiques de l’Ontario et le pétrole et le gaz de l’Ouest canadien vers de nouveaux marchés».

Rien de concret

Rapidement, François Legault a cherché à se faire rassurant en laissant entendre que les trois provinces signataires songeraient davantage, selon lui, à des projets de pipeline vers l’ouest du pays. «Je n’ai pas entendu parler mes collègues de pipeline vers l’est», a-t-il laissé tomber lors d’une mêlée de presse diffusée par CPAC.

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En fin de journée, «le Québec est ouvert à analyser les projets de pipelines, en autant qu’il y ait des retombées économiques», a précisé M. Legault. «Donc, il faut qu’il y ait d’abord un projet, des projets concrets, financés, et deuxièmement, il faut qu’il y ait des retombées économiques pour le Québec», a-t-il insisté.

Comme François Legault, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a souligné qu’à sa connaissance, il n’y a concrètement «pas de projet» de pipeline, ni promoteur, ni capitaux privés pour l’appuyer. M. Eby préfère que le fédéral se concentre sur d’autres projets majeurs, prêts à décoller, comme ceux en matière d'énergie propre dans sa province.

De passage à Huntsville pour rencontrer ses homologues, le premier ministre du Canada, Mark Carney, a rappelé l’importance de «bâtir un consensus» autour des projets que les provinces souhaitent concrétiser.

Les projets de pipelines espérés par l’Ontario, l’Alberta et la Saskatchewan risquent-ils de semer la division à travers le pays? «Au contraire», a répondu M. Carney aux journalistes, préférant demeurer positif.

Abaisser les attentes

À quelques jours de la date butoir du 1er août pour les surtaxes douanières de 35% que Donald Trump menace d’imposer au Canada, M. Carney a laissé entendre qu’Ottawa pourrait soutenir financièrement les industries de l’aluminium et du bois d’œuvre, comme il l’a fait pour le secteur de l’acier.

Pour mettre fin à l’incertitude, François Legault espère que le gouvernement Carney parviendra à conclure une entente avec l’administration Trump «le plus vite possible», «même si elle n’est pas parfaite».

«Ce qui est clair, c’est que le gouvernement du Canada n’accepte[ra] pas un mauvais accord», a prévenu M. Carney, cherchant visiblement à abaisser les attentes.

«Il est bien parti», a signalé Doug Ford en toute fin de journée, après avoir littéralement encensé M. Carney, «un homme très bon», «très humble», en qui l’actuel président du Conseil de la fédération dit avoir pleinement confiance.

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