Mark Carney et le français: «Encore une fois, c’est broche à foin», déplore Yasmine Abdelfadel
TVA Nouvelles
Le programme libéral «Bâtir Maisons Canada» renommé par la suite «Maisons Canada» est un autre exemple d’une tendance de l’incompréhension de la réalité québécoise par Mark Carney, déplorent les panélistes de l’émission «La Joute».
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L’analyste politique Yasmine Abdelfadel se questionne sur ce que font les candidats québécois du candidat libéral et pourquoi ils n’ont pas été en mesure de prévenir cette controverse.
«Encore une fois, c’est broche à foin, mentionne-t-elle. Encore une fois il y a ces détails qu’on peut facilement voir et corriger avant que ça devienne public, mais qu’il n’y ait personne qui fasse ce filtre Québec là avant que ça sorte. C’est l’absence totale du filtre Québec, du réflexe Québec dans l’entourage le plus rapproché de Mark Carney qui est absolument inexistant. On le voit jour après jour.»
«Il est grand temps que les Québécois du Parti libéral du Canada, je pense à des François Philippe Champagne et à des Mélanie Joly, Jean-Yves Duclos et Steven Guilbeault, qu’ils mettent leurs mains sur la table pour dire que ça n’a aucune allure, ajoute-t-elle. Est-ce qu’on peut mettre un Québécois à côté de Mark Carney pour qu’il développe ce muscle qu’il ne semble pas avoir?»
Le chroniqueur Mathieu Bock-Côté abonde dans le même sens et compare le slogan «Bâtir Maisons Canada» à «E.T Téléphone Maison».
«Moi, ce qui me frappe là-dedans, c’est que ça dit non seulement beaucoup sur monsieur Carney, mais ça dit beaucoup sur les gens qui l’entourent pour qu’il ait même le souci minimal de s’adresser aux Québécois autrement qu’à travers une mauvaise traduction de ChatGPT. Je pense que ChatGPT serait même meilleur.»
Cette situation n’est pas sans rappeler la démission de Denis Coderre qui avait claqué la porte du parti en dénonçant que les décisions étaient prises à partir de Toronto, selon l’ancien ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette.
«On est exactement là-dedans, dit-il. Moi je trouve qu’il est un peu plus fluide aujourd’hui qu’au début. Il lui a quelqu’un qui lui parle en français autour parce que parfois, il n’utilise même pas des articles devant les mots. Il est maintenant un peu plus articulé même s’il a dit "préventative", qui est un anglicisme évident.»
«Mais dans son équipe, il y a clairement une équipe centrale qui définit les pancartes, les slogans, et ça c’est 100% Toronto, qui comprennent rien au français ni au Québec, renchérit-il. Comme ce n’est pas à la case départ un politicien, il n’est pas capable de voir ça. Il devrait être capable de voir ça. Il devrait être capable de déterminer que Bâtir Maisons Canada, ça n’a aucun sens, c’est ridicule.»
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